Starr 1857 calibre 44 – 6 Coups à Deux Fonctions Simple & Double Action

juil 13, 2009 70 Commentaires par militaria_fan

starr_starr1

Chaque conflit a toujours été de tout temps un moment privilégié pour faire surgir des créations nouvelles dans tous les domaines, et ceci dans des délais extrêmement courts.

La bien triste guerre civile américaine qui fit tant de morts nous le prouve, avec entre autres l’apparition sur les champs de bataille d’un revolver à six coups, dont le barillet pouvait être vidé en quelques secondes, par la simple pression du doigt sur la queue de détente, sans être obligé de réarmer le chien à la main, après chaque coup tiré, comme sur les Colt et les Remington, déjà en affectation depuis un certain temps dans les différents corps de troupe des Etats-Unis d’Amérique.

La naissance d’Ebenezer Starr

Au matin du 16 août 1816, vint au monde Ebenezer Starr dans une famille d’hommes d’affaires spécialisés dans le négoce et la fabrication des armes blanches, ainsi que dans celles des armes à feu.

La famille Starr va livrer à l’armée ses premières armes blanches au début de 1790, qui au cours des ans vont se chiffrer par milliers ; il va sans dire que ces hommes sont solidement implantés auprès des plus hautes autorités militaires.

De plus, l’un d’entre eux est Nathan Starr, qui va fabriquer et vendre plus de 20.000 fusils à silex dans une période qui s’étalera de 1830 à 1845, il est entre autres le père d’Ebenezer !

Un petit stage dans la marine US

Après une scolarité normale pour cette époque, Ebenezer Starr va rentrer dans la marine militaire à l’âge de 17 ans pour n’en ressortir que quatre ans plus tard en 1837. Au cours de cette période il fera de nombreux voyages très enrichissants : les Indes le marqueront beaucoup (dans le bon sens)

Une idée qui hante son esprit

Après son retour, ayant un goût très prononcé pour l’armurerie, il va s’y plonger à corps perdu. Cet homme a une idée en tête, la fabrication d’un revolver à double action pour l’armée.

Durant des années il travailla sur son projet qu’il ne cessa d’améliorer en l’affinant au maximum. Le 15 janvier 1856, ces efforts sont récompensés par l’obtention du brevet n° 14.118 qui protège son invention, invention de taille ! L’arme en question était une poivrière à double action, le brevet portait sur deux améliorations l’une sur le chien et l’autre sur une détente réglable, qui à l’époque parut fort compliquée par son système.

Pour son inventeur une seule chose comptait, son parfait fonctionnement au tir sans incident majeur.

Les premiers Starr pour la défense

Suite à cet encouragement, Ebenezer Starr continue son ouvrage, avec au font de lui l’envie folle qui ne l’a jamais quitté depuis le tout début, doter son pays d’une arme de poing à double action, et qui dit double action, dit tir extrêmement rapide !

Aujourd’hui, il est persuadé que grâce à cette poivrière, il n’est plus loin du but recherché. Il ne lui reste à trouver que la forme, afin que cette futur arme ait un côté pratique au combat, soit fonctionnelle et esthétique à l’œil, le côté attractif est très important, lors des réunions de commissions, et joue toujours plus ou moins en la faveur de son constructeur.

Le premier déboire du premier Starr

starr_starr2Après un long et difficile travail, l’inventeur arrive à créer un prototype en calibre 36’’ à double action. Nous sommes en 1858. Afin d’y être testé par un collège d’experts en armement militaire, ce revolver est envoyé à l’arsenal de la marine de Washington. Hélas les choses ne vont pas bien se passer, la déception est grande. Dès les premiers essais, notre arme refuse de fonctionner d’une manière normale, ce qui n’arrive pratiquement jamais, arrive à ce malheureux Starr ! La commission, au lieu de le renvoyer purement et simplement dans ses foyers lui et son arme peu fiable, vont donner à Ebenezer une deuxième chance. De très nombreuses recommandations lui sont adressées pour qu’il puisse remédier aux nombreuses carences. L’arme en question devra être revue et corrigée avant d’être éventuellement présentée de nouveau au plus hautes autorité militaire, afin qu’elle puisse décider une fois pour toutes de leur intérêt pour ce revolver à double action.

Je suis personnellement persuadé que la notoriété de la famille Starr dans le domaine de l’armement depuis fort longtemps, a permis à Ebenezer d’être sorti in extremis du chaudrons du diable par les cheveux.

Pour mémoire

Il faut que je vous dise que ce Starr ne fonctionne absolument pas comme toutes les autres armes construites à cette époque (voir le chapitre avertissement en fin d’article).

Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage!

Ce vieil adage s’applique à notre technicien en armurerie, cet échec a été pour lui un véritable stimulant. Chaque pièce de l’arme est revue et corrigée. Jour après jour il peaufine son œuvre, il sait que cette chance qui lui a été donnée est la dernière, il n’a pas le droit à la moindre erreur. Le bon fonctionnement de son système lors d’une nouvelle présentation auprès d’une commission militaire sera décisive pour la continuité de sa vie professionnelle. Après des mois d’efforts, il est enfin persuadé qu’il est arrivé au résultat final. Le revolver Starr double-action fonctionne sans le moindre problème, et les tirs sont d’une rapidité fantastique. Au plus profond de lui, il sait qu’il a gagné, il est impossible qu’on lui refuse une telle invention. La supériorité sur Colt et Remington est subitement devenue considérable, un bon de géant vient d’être fait. Dès lors l’ancien système à simple action, fait figure d’antiquité (mais hélas comme je l’ai souvent relaté, les vieilles barbes des ministères sont très conservatrices, indécrottables, face aux nouvelles inventions. Ils aiment leurs vieilles pétoires d’un autre âge, comme quelque chose qui leur rappelle leurs 20 ans !).

Le jour redouté et tant attendu arrive

Près d’une année s’est écoulée depuis la première présentation de son revolver. Ebenezer est aujourd’hui de nouveau sur le grill, face à tous ces gens qui vont statuer sur le bien-fondé de son arme. Après de nombreux essais qui se passent on ne peut mieux, le revolver Starr vient de conquérir et d’impressionner fortement les représentants de la Navy par la surprenante rapidité de son tir en double-action. Cette fois enfin, la rencontre est plus que cordiale. La plupart des inspecteur sont détendus. D’après certains dires de l’époque, suite à leur enthousiasme, de nombreux membres félicitèrent chaleureusement Ebenezer Starr pour son travail qualifié d’excellent.

Comme bien souvent, dans une réunion où figure de nombreuses personnes pour statuer sur quelque chose, il y a toujours trois sortes d’individus, ceux qui sont pour, les sceptiques, et enfin ceux qui sont contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre.

Pour écarter toute polémique, la Navy décide d’une commande de 500 revolvers Starr double action en calibre 36 au prix de 20 dollars l’unité, afin de leur faire subir de nouveaux essais. Mais cette fois d’une manière intensive.

Ebenezer est obligé de palier à une grosse difficulté

La commande des 500 revolvers pour la Navy le rend très heureux, mais il y a un problème de taille, il ne possède que des locaux trop exigus, dans lequel il est absolument impensable d’envisager la mise en œuvre d’une telle commande, et de plus il ne roule pas sur l’or.

Comme je vous l’ai dit un peu plus haut, la famille Starr, avec son passé industriel d’une grande renommée nationale, n’eut pas la moindre difficulté à remédier à cet handicap. On lui trouva très rapidement des hommes d’affaires pour le financement de toute l’opération. En échange de quoi, il cédait son brevet à ses financiers, qui eux s’engageaient en échange à lui verser une somme rondelette à vie, sur chaque arme vendue. C’est ainsi que fut créé la « STARR ARMS COMPANY », don,t le siège social fut établi à New-York.

Au sein de l’usine nouvellement créée, Starr va occuper les fonctions de directeur technique, le directeur en chef étant un certain H. Woolcott, et M Clapp qui cumulait le poste de directeur adjoint ainsi que celui de trésorier général.

En décembre 1860, un autre brevet est donné à la Cie pour protéger ce que je pense être les plus importantes modifications apportées au revolver de 1856. Ces modifications étaient les suivantes :

1°) une carcasse fermée

2°) ouverture de ladite carcasse par simple démontage d’un axe moleté, situé du côté droit qui une fois retiré permettait au canon de basculer vers l’avant, libérant de son logement le barillet (ce système de démontage est d’une très grande simplicité)

Des contretemps fâcheux

starr_starropen1La fabrication de la commande de la Navy fut enfin terminée par la Starr Arms Company qui sollicita les bureaux de l’Armement, afin qu’on lui envoie un inspecteur pour vérification des 500 armes de la commande de 1858. Un certain John Taylor est délégué auprès de cette entreprise pour effectuer ce travail. Son rapport fut fait le 15 décembre 1860.

Au sujet de ce rapport plane aujourd’hui un certain doute quant à la réalité des faits qui furent relatés à cette époque. Je possède deux versions qu’il ne m’a pas été possible de vérifier à ce jour avec exactitude. Je vous relate donc les deux interprétations de cette histoire.

1°) John Taylor prétend que selon lui, les Starr en calibre 36’’ à double action sont des armes très dangereuses suite à l’emploi de mauvais aciers pour leur fabrication. Dans l’usine où ils furent construits, Taylor procéda à des essais qui se soldèrent par l’explosion de plusieurs de ces revolver, leur causant grand dommage. Ce lot d’armes fut bloqué momentanément. A la déclaration de la guerre de sécession, les 500 revolver furent affectés à la Navy nordiste, suite à un revirement de situation!

2°) John Taylor, dans son rapport du 15 décembre 1860, estimait que ces armes ne pourrait pas supporter une charge d’épreuve de 25 grains, pas moins qu’une charge normale de 20 grains en usage prolongée. Il n’a donc pas été pratiqué de tests de sécurité, pourquoi ? Il a peut-être attendu des ordres d’autorité supérieures. Taylor s’étonna même qu’aucun essai ne fut pratiqué avant son arrivée à l’usine. De plus il constata qu’un millier de revolvers avaient été produit sans le moindre contrôle. Il n’y eut pas la moindre épreuve pour s’assurer de leur bonne tenue au tir, et rien ne fut fait jusqu’à la déclaration de la guerre. En 1861, les 500 double action Starr calibre 36’’ sont livrés à la Navy nordiste, comme je vous l’ai dit un peu plus haut, et un nouvel achat fut commandé encore de 1250 armes à la fin de 1861.

De plus, il paraîtrait d’après d’autres sources, qu’à l’arsenal de New-York fin 1861, qu’entre 50 et 60 revolvers Starr calibre 30’’ furent essayés par des officiers de marine qui les trouvèrent formidables à tout point de vue. Ils en firent même la promotion auprès des hautes autorités maritimes, mais en finalité l’affaire en resta là.

Pour conclure ce petit différent, je suis certain qu’il ne s’agit que d’erreur s d’historiens. Connaissant le pragmatisme des Américains, il me semble impensable qu’ils aient mis en péril la sécurité de leurs soldats d’une manière délibérée et ceci malgré le grand besoin d’armes en ce début conflictuel.

Production de l’usine Starr

D’après certaines archives de l’armée, la production des revolvers calibre 36’’ double action, fut de 3000 environ, de 1859 à l’année 1861 incluse. Environ 2000 furent achetés par la Navy, les autres furent absorbées par le marché civil !

Beaucoup d’armes (revolvers) étaient à cette époque en calibre 44’’, aussi l’usine Starr mit elle au point une arme identique au 36 double action, mais en calibre 44. Ce nouveau venu se comporta magnifiquement aux essais, il n’y eut pas le moindre problème. Proposé à la Navy, cette dernière très attachée au calibre 36 refusa l’offre purement et simplement. Notre infatigable Ebenezer et son équipe n’en restèrent pas là. Cette nouvelle création en 44 avait été étudiée non pas tellement pour la marine mais surtout avec le secret espoir de décrocher le marché total de l’Army. Ebenezer savait très bien que son double action ultra-moderne était quoi qu’on en dise d’une très grande supériorité face aux Colts et autres Remington simple action, devenu en quelques mois de véritables antiquités. Une page dans l’histoire des armes venait d’être tournée à tout jamais, et comme à l’habitude le progrès avait fait son œuvre, toujours au détriment d’autre chose (pour survivre il n’y a qu’une seule manière, savoir s’adapter le plus vite possible à la situation). Dans la longue saga de l’armement, que de drames eurent lieu au cours des années et qui hélas auraient pu être évités. Les exemples sont multiples, de peuples qui refusèrent la marge du progrès, soit par manque d’argent, ou tout simplement par l’indifférence ou l’incompétence de leurs gouvernants.

starr_starcyl1En 1861, une proposition fut faite par le conseil d’administration de l’usine Starr auprès du bureau des affaires militaires de l’armement ; elle portait sur 12.000 double action calibre 44. Ce marché accepté, il passa à 20.000 en janvier 1862. Finalement, après moult difficultés consécutives à des problèmes de fabrication liés à l’obligation d’une interchangeabilité de toutes les pièces composant ces armes, cette astreinte imposée par Mr Ripley, qui n’était autre que le patron de l’intendance de l’Army. Par obligation, cet imprévu donna un énorme surcroît de travail aux 250 ouvriers de l’usine Starr qui travaillaient déjà à un rythme plus qu’accéléré sur les revolvers double action en calibre 36. De plus, pour se conformer aux ordres de Mr Ripley concernant les 44 double action, certaines machines-outils durent être transformées et d’autres purement et simplement fabriquées de toute pièces. Il est bien évident que tout ce remaniement contribua à provoquer un retard dans les délais de livraison initialement prévu entre les parties. Ripley se rendant compte de l’impossibilité d’être livré en temps et en heure fit descendre le nombre de la commande de 15.000 44 au lieu des 20.000 initialement prévus. Il profita de la situation, des difficultés terribles que traversait l’entreprise pour faire descendre le prix de chaque arme qui passa de 25 dollars à 20 dollars.

Au début de 1862, les premiers 44 double action sont livrés puis essayés. Ces tests s’avèreront très bons. Il n’y eut pas le moindre problème. Suite à ces contrôles positifs, d’autres 44 furent commandés.

D’après les archives de l’armée américaine, 23.000 44 double action furent fabriqués de décembre 1861 au 15 mai 1863 , dont 21.000 pour le gouvernement. Ces chiffres peuvent être contestés, il est très difficiles d’obtenir une comptabilité exacte dans ce domaine, surtout en cette période plus que trouble que furent les années de la guerre de sécession. De très nombreuses archives ont disparu purement et simplement pour des raisons diverses.

Un manque de confiance total en cette arme?!

Après de nombreuses enquêtes qui furent menées auprès des utilisateurs de ces revolvers, entre autres dans de nombreuses unités de cavalerie, pour savoir ce qu’en pensait la troupe. La réponse fut immuablement la même à près de 100%, pas la moindre confiance dans sa solidité dans le temps, cette arme leur paraissait beaucoup trop fragile, beaucoup trop sophistiquée et compliquée. Cette opinion, pour des raisons non fondées, s’était répandue dans toute l’armée comme une véritable traînée de poudre. Cette crainte dura tout au long de la guerre et même après.

A la fin du conflit, beaucoup de ces armes furent entreposées dans des magasins militaires de très nombreux états.

Le gouvernement vendit ces revolvers Starr en calibre 36 et 44. Cette vente s’échelonna de 1865 à 1901.

Fin de la STARR ARMS COMPANY

Suite à la fin de la guerre civile, par manque de commandes, la Starr Arms Company fut mis en liquidation judiciaire au cours de l’année 1867, puis l’usine fut vendue peu de temps après.

Ebenezer Starr, malgré toute ces vicissitudes de la vie, ne se laissa pas abattre, il continua à travailler sur de nouveau projets, améliorant toujours ses armes pour les faire progresser.

Je pense que cet homme, trop en avance sur son temps, fut mal compris, de plus son invention bouleversait des idées trop ancrées telles que les systèmes Colt et Remington à simple action.

- – - – - – - – - – - – - – - – - – - –

Nous sommes aujourd’hui en 2007. Voilà 147 ans qui nous séparent du modèle 1858 Starr double action. Qui aurait pu croire, après ce long sommeil, qu’ils reviennent de nouveau sur le marché civil, à l’échelle mondiale.

Un fabricant italien a remis en route la fabrication à l’identique de cette très belle arme en calibre 44 très connu aux Etats-Unis mais peu en Europe.

Le Starr 44 1858 double action de l’armurier italien F. LLI PIETTA

La refabrication du Starr 1858 est une heureuse initiative qui apporte du sang neuf, nous permettant en fin de sortir des Colt et des Remington revus à toutes les sauces depuis plus de 30 ans.

(un éclaté du constructeur italien figure dans cet article. Chaque pièce a un numéro qui correspond au nom des éléments composant ce revolver.)

Le spécimen qui m’a été confié par Magex est absolument superbe. Le bronzage noir brillant très profond est irréprochable, il recouvre un polissage parfait de la totalité de toutes les pièces visibles extérieurement. Le bois de la crosse est travaillées dans un beau noyer, dont la finition huilée est du plus bel effet, apportant à l’ensemble la touche finale qui vous donne l’envie de le posséder.

Une petite description de notre Starr 1858 de chez Pietta

Il est d’une forme très différente, comme son ancêtre, des revolver de son époque (voir photo), il est impossible de le confondre.

Au premier coup d’œil, cette arme, malgré tout ce qui a été dit en sa défaveur, donne une impression de robustesse ; il s’en dégage comme une sorte de grande sécurité !

starr_starrcyl2Une des premières choses a expliquer est le démontage du barillet, qui est absolument spécifique à ce type de revolver. Notre spécimen à carcasse fermée peu s’ouvrir très facilement en dévissant le gros axe d’union des bascules n°36. Une fois cet axe moleté sorti de son logement par la droite, il ne suffit plus qu’à appuyer sur le canon énergiquement avec la main droite pour le faire plonger en avant, ce qui libère immédiatement le barillet. Cette opération s’effectue, l’arme tenue par la crosse dans la main gauche.

Ce dit barillet n°3 est très différent de ceux qui équipent les autres revolvers du moment. Son rochet, ou étoile de barillet n°5, est une pièce usinée à part, rapportée au cylindre, elle y est fixée par une forte vis que je vous déconseille fortement de retirer. La fonction de ce rochet surdimensionné est d’assurer un verrouillage arrière dans les encoches à l’aplomb des cheminées, il vient s’emboîter parfaitement dans le bâti de l’arme.

Des photos illustrant cet article vous apporteront un gros « plus » à mes explications techniques, pas toujours évidentes pour un néophyte.

Le barillet est fixé à l’avant par un axe court, qui fait corps avec ce dernier , il se termine de manière légèrement tronconique et vient se loger le plus simplement du monde dans l’ensemble que forme la bascule supérieure n°1 et le canon n°25.
Puisque nous sommes dans le démontage, pourquoi ne pas continuer:
Dissociation de l’ensemble bascule supérieure n°1 et canon n°25 de la bascule inférieure n°2 :

1°) dévisser la vis n°39, la retirer de son logement.

2°) il ne reste plus qu’à tirer sur le canon pour désassembler les deux blocs.
Les démontages que je viens de vous expliquer ne vous poseront pas le moindre problème.

Ce petit travail terminé, nous nous trouvons avec trois ensembles (voir photo).
Pour avoir accès à la bascule inférieure n°2, il vous suffit de retirer la poignée de crosse n°11 en dévissant la longue vis n°41 ainsi que les deux vis n°40 situées dans la carcasse, l’une d’entre elles traverse l’arrière du pontet. Il ne reste plus qu’à extraire le bois n°11 et l’armature de crosse n°10.

Vous avez enfin sous les yeux une vue complète d’une bonne partie du mécanisme.

La conception du Starr 1858 peut effrayer

Pour un habitué des Colt et des Remington, voyant pour la première fois l’intérieur de la « bête », il y a de fortes chances d’éprouver une sorte de déstabilisation, tant les pièces paraissent nombreuses. Mais attention, pas de panique, et surtout pas de précipitation pour continuer le démontage. Je vous demande avant toute chose de bien visualiser les moindres composants de notre double-action. Une fois de plus l’éclaté sera un précieux guide pour les manipulation futures. Deux pièces principales restent à retirer. La vis de fixation du ressort de chien n°31 (le dit chien doit être à l’abattu), puis le ressort du chien n°20 et enfin, le pontet n°6 qui nécessite l’extraction de sa vis n°34.

A ce stade nous nous trouvons pratiquement avec une arme connue. Il ne reste que des petits éléments très faciles à démonter.

Pour pratique le sport du démontage et du remontage, il vous faut d’excellents tournevis afin de ne pas abîmer les fentes de toute la visserie. Disposer d’une table sans autre chose que l’arme en question, de petites boîtes dans lesquelles vous pourrez y mettre les vis et leurs pièces correspondantes, avec des repaires afin de ne pas tout mélanger. Ce mode de travail est impératif pour éviter bien des déboires.

Surtout que cette « recette de cuisine » ne vous décourage pas. Personnellement, mon coup d’essai s’est passé simplement ainsi que le remontage, tout est question de méthode ! Encore un conseil, ne jamais forcer sur des pièces qui refusent de reprendre leur place, cet état de fait est une sorte de signal qui vous indique que votre manipulation n’est pas la bonne. Après un premier démontage et un premier remontage, ceux qui suivront dans le temps vous paraîtront un jeu d’enfant.

Avertissement du constructeur italien F. Pietta

Sur ce revolver, n’essayez jamais d’armer le chien manuellement, sinon attention à la casse. Lisez d’abord les instructions et recommandations suivantes .

Le revolver Starr 1858, comme je vous l’ai déjà dit plus haut, ne ressemble à aucun de tous les autres revolvers à poudre noire jamais fabriqués.

Veuillez lire et comprendre les fonctions, les caractéristiques, et les divers opérations avant de manier, de charger ou de tirer avec ce revolver.

starr_starrpiece1Caractéristiques principales

1°) vis de blocage des bascules. Il s’agit d’une goupille moletée logée sur le côté supérieur droit du bâti, une fois dévissée et retirée, le barillet peut être enlevé facilement et rapidement

2°) ressort de détente : ce petit ressort n°22, logé derrière la détente principale, est employé pour changer le fonctionnement de « double action » à « simple action ». Vers le haut « double action », vers le bas « simple action »

3°) la détente secondaire n°7, logée derrière le pontet. Cette détente actionne l’arme lorsqu’elle se trouve sur le système « simple action »

Système « double action »

Lorsque le revolver Starr est employé dans le système « double action », la détente principale 21 effectuera toutes les fonctions, et l’arme fera feu, simplement en pressant la détente complètement en arrière.

Système « simple action »

Si vous pressez la détente principale sur le système « simple action », le chien est armé et le barillet tournera en se positionnant d’une panière normale pour le tir. Pour faire partir le coup, appuyer sur la détente secondaire n°7.

Recommandation

Le revolver Starr ne peut pas être armé manuellement par le chien, il ne peut l’être que par la détente et exclusivement par celle-ci. Je vous l’ai déjà dit un peu plus haut.

Position de sûreté (ou de repos)

Cette opération a pour but le débrayage du cylindre afin qu’il puisse tourner librement.

Pour cette manipulation, tirer le chien en arrière d’environ 3 mm, vous allez entendre un léger « clic » . Puis, dans cette position, en appuyant légèrement sur les deux détentes, le barillet doit pouvoir tourner en roue libre dans le sens horaire.

Nota : lorsque vous faites tourner le barillet pour le chargement, ou le placement des amorces, pressez légèrement la détente, pour baisser la came arrêtoire du barillet afin de ne pas rayer ledit barillet.

Le chargement

Pour charger notre arme, procédez pour faire tourner le barillet comme indiqué ci-dessus. La balle ronde de 454 conseillée par le constructeur rentre parfaitement bien dans les six chambres du cylindre. Seul le tir nous donnera tort ou raison pour ce choix.

Ce premier chargement est effectué avec de la PN T2 à raison de 1,20 gr plus une petite dose de couscous fin entre balle et poudre. Pour cette opération le chien a été mis au cran de repos, comme l’indique le manuel pour libérer la rotation du barillet, mais que nenni ! je suis dans l’obligation, pour arriver à mes fins, de donner de petits coups de doigt sur la détente principale pour un résultat plus que moyen. Par contre, l’introduction des projectiles se passe fort bien, le bourroir, ou piston, remplit parfaitement sa fonction. Les cheminées d’origine ne sont pas assez longues, la mise en place des amorces nécessite des « doigts de fée ». Pour remédier à cela, je me suis trouvé dans l’obligation d’employer des cheminées un peu plus longues.

Notre arme au tir!

La C50 est à 25m, l’arme tenue à deux mains. Je tire en double action mes 6 coups le plus rapidement possible. Je suis stupéfié par la rapidité des départs et du résultat. Toutes mes balles sont dans le carton, il y en a un peu partout, mais pour un tir de « combat » à 25m, je trouve cela plus qu’encourageant et sur ma lancée je récidive, et obtient pratiquement la même chose, mais je n’ai que 5 balles dans le carton.

Lors de ces deux essais en tir rapide, je n’ai pas eu le moindre incident. L’arme se comporte pratiquement comme une arme moderne avec malgré tout un recul plus doux. Le poids de la détente n’est pas excessif pour un revolver de guerre.

Après cette petite récréation, je vais tester le tir en précision, toujours à 25m, sur C50, avec la même charge et la même balle.

Les organes de visée du Starr sont très simples, un guidon monté sur queue d’aronde,

Et sur l’enclume du chien une fente en « V ».

J’aligne du mieux possible mon tir et fais feu à 6h au ras du noir et du blanc et ceci par six fois. J’ai trois balles dans le noir pas groupées du tout et trois balles dans le blanc autour du noir.

Pour un nouvel essai, je diminue ma charge de PN T2 en la passant de 1,20 gr à 1 gr, toujours avec mon interposition de couscous fin. Il va de soi que pour tous les tirs, les chambres une fois chargées ont été obturées au suif, pour lubrifier notre canon à sept rayures, et éviter d’éventuels départs en chaîne.

Avec cette charge diminuée, mon tir au coup par coup est plus qu’acceptable, toutes mes balles sont dans le noir. Tout au long des essais, les résultats ont été pratiquement semblables, je souligne que je n’ai pas eu le moindre incident !

Je considère que ce grand vieillard fait toujours la blague et pourrait en remontrer à beaucoup. Je suis certain qu’avec une certaine pratique, les scores doivent être très améliorés.

starr_starr5

Pour conclure

Je ne comprend pas qu’un aussi beau revolver est quelques problèmes de fabrication très ennuyeux pour l’utilisateur, problèmes qui pourraient j’en suis persuadé être revus et corrigés par le fabricant.

1°) vis d’union de bascule très difficile à démonter et à remonter

2°) grosse difficulté avec la mise en roue libre du barillet pour son chargement et autre manipulation
Hélas je ne suis pas le seul à avoir rencontré ce genre d’ennui.

Je compte sur la maison Pietta pour qu’elle remédie à ces petits problèmes. Votre superbe arme en vaut vraiment la peine.

Armes, Poudre Noire, Revolvers Poudre Noire

A propos de l'auteur

L'auteur n'as pas encore ajouté des informations au profil

70 Réponses to “Starr 1857 calibre 44 – 6 Coups à Deux Fonctions Simple & Double Action”

  1. jeff dit:

    La maison pietta n”apportera les modifications nécessaire car cela rendrait cet arme trop dangereuse,ou alors elle passerait en 4 ème catégorie.Sinon cela ferait logtemps qu’il l’aurait fait.Moi j’en cherche d’ailleurs modifié et c’est pas simple d’occasion.

  2. arnolouf dit:

    - Dans la longue saga de l’armement, que de drames eurent lieu au cours des années -
    sa me rappelle le lebel et la guerre de 14 !

  3. Matthew dit:

    overlaid@doorway.feast” rel=”nofollow”>.…

    ñïàñèáî!…

  4. Barry dit:

    hadrian@liberals.earp” rel=”nofollow”>.…

    ñïàñèáî çà èíôó!!…

  5. Glen dit:

    findings@crushers.luger” rel=”nofollow”>.…

    ñïñ….

  6. harvey dit:

    side@ingratitoode.scenarios” rel=”nofollow”>.…

    ñïñ çà èíôó!…

  7. Tom dit:

    infield@crump.gimme” rel=”nofollow”>.…

    ñïàñèáî!…

  8. arnold dit:

    excoriate@teachings.absinthe” rel=”nofollow”>.…

    good info!!…

  9. mario dit:

    stands@knightes.franklins” rel=”nofollow”>.…

    ñïàñèáî çà èíôó….

  10. chris dit:

    rosebuds@derivative.foggy” rel=”nofollow”>.…

    ñýíêñ çà èíôó!!…

  11. Angel dit:

    farmwifes@leakage.ferreted” rel=”nofollow”>.…

    áëàãîäàðþ….

  12. gerald dit:

    commits@duverger.longevity” rel=”nofollow”>.…

    thank you….

  13. Scott dit:

    sails@consistency.gavins” rel=”nofollow”>.…

    áëàãîäàðþ!…

  14. Edgar dit:

    expandable@pompey.tiered” rel=”nofollow”>.…

    ñïñ!…

  15. jimmie dit:

    considerable@quelling.preliterate” rel=”nofollow”>.…

    ñïàñèáî çà èíôó….

  16. ray dit:

    bentham@unfair.canting” rel=”nofollow”>.…

    tnx for info!!…

  17. julian dit:

    lucy@acey.vicky” rel=”nofollow”>.…

    tnx!…

  18. sean dit:

    chortled@inscription.monticello” rel=”nofollow”>.…

    ñïñ çà èíôó!…

  19. Adrian dit:

    lapels@succession.galina” rel=”nofollow”>.…

    ñýíêñ çà èíôó!!…

  20. ricky dit:

    chase@diversification.walbridge” rel=”nofollow”>.…

    thanks for information!…

  21. joseph dit:

    varviso@ending.serviettes” rel=”nofollow”>.…

    tnx for info!!…

  22. Lynn dit:

    steve@deplorable.rotenone” rel=”nofollow”>.…

    tnx for info….

  23. Vernon dit:

    seeking@uniform.therapists” rel=”nofollow”>.…

    ñïñ çà èíôó!…

  24. stuart dit:

    luggage@corrugated.shop” rel=”nofollow”>.…

    ñïñ çà èíôó….

  25. Joe dit:

    antagonism@stipulates.exertions” rel=”nofollow”>.…

    áëàãîäàðñòâóþ!!…

  26. stephen dit:

    revenue@flavoring.lesourd” rel=”nofollow”>.…

    good info!!…

  27. nathan dit:

    achieve@seagoville.sallies” rel=”nofollow”>.…

    ñýíêñ çà èíôó….

  28. victor dit:

    rev@gouvernement.nonpayment” rel=”nofollow”>.…

    ñýíêñ çà èíôó!!…

  29. sidney dit:

    rodder@boeing.notch” rel=”nofollow”>.…

    ñýíêñ çà èíôó….

  30. ray dit:

    arresting@horsepower.understand” rel=”nofollow”>.…

    áëàãîäàðåí….

  31. Herbert dit:

    vocalization@evident.keys” rel=”nofollow”>.…

    ñïàñèáî çà èíôó!…

  32. Fredrick dit:

    lies@global.hester” rel=”nofollow”>.…

    ñïàñèáî çà èíôó!…

  33. dale dit:

    livers@sustained.reaffirm” rel=”nofollow”>.…

    ñïàñèáî!!…

  34. lee dit:

    patriot@buckling.gotten” rel=”nofollow”>.…

    thank you!…

  35. Fredrick dit:

    classmates@als.pulled” rel=”nofollow”>.…

    ñïàñèáî!…

  36. Jay dit:

    paintbrush@existed.dusts” rel=”nofollow”>.…

    áëàãîäàðþ….

  37. Jesus dit:

    woolworkers@pyrometers.couve” rel=”nofollow”>.…

    tnx for info!!…

  38. herman dit:

    newsreel@tunnard.toscanini” rel=”nofollow”>.…

    tnx for info!!…

  39. Jesus dit:

    steeped@fontana.hospital” rel=”nofollow”>.…

    ñýíêñ çà èíôó….

  40. ricky dit:

    laudanum@protocol.theresa” rel=”nofollow”>.…

    tnx for info!!…

  41. Roberto dit:

    march@roughish.consumes” rel=”nofollow”>.…

    tnx for info!!…

  42. micheal dit:

    flourish@cowman.boomed” rel=”nofollow”>.…

    ñïñ çà èíôó….

  43. Francis dit:

    quineys@balletomane.park” rel=”nofollow”>.…

    ñïñ!!…

  44. luther dit:

    sisk@haystacks.stator” rel=”nofollow”>.…

    tnx for info!…

  45. Shaun dit:

    styled@rex.operates” rel=”nofollow”>.…

    ñýíêñ çà èíôó….

  46. henry dit:

    instillation@speedy.ts” rel=”nofollow”>.…

    ñïñ!!…

  47. Lewis dit:

    modified@diversified.catching” rel=”nofollow”>.…

    ñýíêñ çà èíôó….

  48. Alfred dit:

    jolliffe@anniversary.manor” rel=”nofollow”>.…

    áëàãîäàðåí!!…

  49. Bob dit:

    agrobacterium@tonic.jobandnon” rel=”nofollow”>.…

    ñïñ çà èíôó!…

  50. Hubert dit:

    vow@angling.fervently” rel=”nofollow”>.…

    hello!…

  51. Francisco dit:

    filled@apollonian.neusteters” rel=”nofollow”>.…

    áëàãîäàðåí!!…

  52. Louis dit:

    charmingly@coccidioidomycosis.beccaria” rel=”nofollow”>.…

    ñýíêñ çà èíôó!…

  53. Everett dit:

    hundredth@dade.reps” rel=”nofollow”>.…

    thanks for information!!…

  54. Gene dit:

    joaquin@brodbeck.affirms” rel=”nofollow”>.…

    ñïñ çà èíôó!!…

  55. richard dit:

    suvorovs@correlations.occupancy” rel=”nofollow”>.…

    ñýíêñ çà èíôó….

Laissez une réponse

Vous devez être connecté pour envoyer un commentaire.