Démontage du Revolver Saint Etienne 1873

juil 22, 2009 97 Commentaires par picantin60@yahoo.fr

Le 17 août 1874, un revolver est adopté par l’armée française. La commission ministérielle adopte le revolver modèle 1873 fabriqué par la manufacture d’armes de Saint Etienne. Cette arme reprend le système de fonctionnement des armes du système Chamelot Delvigne.

La production de cette arme est estimée à 338000 pièces dans les 11 ans de production. L’ère n’est pas encore à une standardisation totale et chaque arme est soigneusement ajustée. La carrière de ce revolver va se prolonger de façon exceptionnelle. En effet il a connu la colonisation asiatique ou Nord africaine, la première guerre mondiale et la seconde. Quelques exemplaires étaient encore distribués en Algérie…

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Revolver 1873. Un des premiers modèles fabriqués en 1874 et destiné à l’infanterie de Marine (Marquage M sur la carcasse). Notez la finition et le dimensionnement du pontet.

La robustesse et la précision de cette arme n’ont jamais été mises en défaut, le point faible majeur étant la munition. La cartouche de 11mm73 est en effet relativement plus faible que ces concurrents de l’époque (45 Long Colt, 455 Webley). Différents chargements seront élaborés, avec une nouvelle cartouche en 1890. Certains revolvers 1873 seront même transformés en 45 ACP pendant la seconde guerre mondiale, avec un réalésage du barillet.

Il n’en demeure pas moins que cette arme magnifique fait partie de notre patrimoine, et que bon nombre de tireurs sportifs ou collectionneurs en possède un. L’objectif de cet article n’est pas de revenir sur les spécificités du rechargement très « particulier » de la 11MM73, il y a presque autant de solutions et de vérités que de rechargeurs… personnellement j’ai une méthode qui me satisfait et que je diffuserai peut être ultérieurement.

Particularité de l’arme, l’on peut employer pour le rechargement soit de la poudre noire, soit de la poudre sans fumée. Dans le premier cas de figure un nettoyage complet de l’arme est nécessaire, les suies de cette poudre étant hautement corrosives. L’objectif de cet article est de présenter le démontage fonctionnel de l’arme. Comme beaucoup d’armes réglementaires françaises, le fonctionnement et le démontage du revolver 1873 sont un exemple de bon sens et de simplicité. En effet un simple tournevis à tête plate permet le démontage intégral de l’arme en quelques minutes. La maintenance de l’arme est donc extrêmement simple. Tout d’abord effectuer les mesures indispensables de sécurité. S’assurer que toutes les chambres du barillet sont vides. Pour cela, mettre le chien au cran intermédiaire, ouvrir la portière du barillet et faire tourner celui-ci sur son axe, afin de contrôler visuellement l’absence de munition.

Le démontage du barillet ne pose aucun problème, il suffit de pousser en avant et de faire pivoter vers la droite la came qui maintient l’axe de rotation du barillet (faisant également office de baguette d’extraction des douilles). Après avoir effectué cette manipulation, déverrouiller l’axe du barillet en appuyant sur la vis située sur le flanc droit de l’arme et en tirant cet axe vers l’avant. Ouvrir la portière, mettre le chien au cran intermédiaire et sortir le barillet de son logement.

La deuxième phase du démontage est le dépôt de la plaque de carcasse, protégeant le mécanisme. Dévisser la vis située sur le flanc droit de la carcasse, au dessus de la crosse. Ensuite, avec le plat du tournevis, désolidariser la plaque de l’arme en passant la pointe de ce dernier dans l’encoche prévue à cet effet. La plaque enlevée, le mécanisme devient visible.

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Photos en haut : démontage du barillet, déverrouillage de la came et extraction de l’axe.
Photos du bas : plaque de carcasse démontée laissant le mécanisme visible. Démontage du pontet.

Pour poursuivre ce démontage, il convient de désolidariser le ponter. Comme indiqué sur la photo précédente, tirer légèrement ce dernier en arrière et le déverrouiller par un mouvement en avant (élasticité du métal).

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L’arme sommairement démontée. Le barillet a été déposé, la plaque de carcasse démontée, permettant d’extraire la plaquette de crosse et d’atteindre le mécanisme.

La première étape du démontage étant réalisée, nous allons pouvoir démonter intégralement le reste du mécanisme. En premier lieu il convient d’extraire le ressort principal, assurant la tension du chien. Encore une fois la simplicité et la fonctionnalité priment ! A l’avant du ressort, il y a une pédale, il suffit de pousser cette dernière vers le bas pour mettre la lame ressort hors tension et de pouvoir simplement la sortir de son logement. Cette organisation est à souligner comme un exemple de bon sens mécanique !

Le reste du démontage ne pose aucun problème, extraction de la gâchette, du chien et du système de détente, galet et came de verrouillage. Les ressorts sont à sortir simplement de leur logement. La portière de barillet est facilement démontable ainsi que le verrou de la tige guide de barillet.

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Photos du haut, démontage de la lame de ressort principal à l’aide de la pédale.
Photos du bas démontage complet du mécanisme avec ordre de démontage. Vues de gauche et de droite.

Notre revolver est donc d’un démontage relativement simple, ne nécessitant comme outil qu’un tournevis, réglementaire ou pas. Il convient de s’assurer du bon état général de l’arme avant le tir, également de la bonne indexation des chambres du barillet. Certains ressorts ont pu souffrir dans le temps et perdre de leur élasticité ou de leur puissance, notamment celui de la came de verrouillage et de rotation du barillet, également celui de rappel de détente. Bien souvent il suffit de les « retendre » très légèrement, surtout sans les recuire! Si ces derniers sont trop usés, on en trouve encore fréquemment sur les bourses et chez les spécialistes de l’arme ancienne.

Ce noble revolver mérite beaucoup plus que sa réputation, pour beaucoup de tireur il n’est pas précis. Encore une fois, une munition mal rechargée ou ne correspondant pas à l’arme ne donnera jamais de bons résultats. Pour ma part, je prends beaucoup de plaisir avec ce revolver et quitte rarement le visuel d’une C50 à 25m, me permettant même de faire du tir sur silhouette jusqu’à 50m…Avec un peu de méthode et de travail, l’on trouve toujours la munition adéquate…

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