Essai du Mousqueton R35 LEBEL

nov 30, 2009 75 Commentaires par picantin60@yahoo.fr

r35_photo-1_200Le fusil d’infanterie français modèle 1886 M93 est une arme emblématique de notre patrimoine armurier. Première arme réglementaire tirant une munition de petit calibre, 8mm, avec une charge de poudre sans fumée, il est, lors de sa mise en œuvre, une véritable révolution et une avancée technique considérable. La précision, les cadences de tir et les performances balistiques sont sans commune mesure. Dans un contexte de revanche et de prestige national, le « Lebel » du nom du contrôleur des essais, va devenir un emblème national vanté à tort ou à raison pour ses nombreuses qualités le rendant supérieur à ses concurrents. Cet état de fait est réel, mais nos voisins Germaniques notamment, vont combler leur retard avec leur redoutable Mauser G 98 (Après une première tentative peu fructueuse avec le Gewehr 88).

Lorsque la première guerre mondiale éclate, l’essentiel de l’armement du fantassin est composé du fusil « Lebel », il est pourtant techniquement dépassé. Si sa capacité est double du Mauser, son système d’alimentation Kropatchek le rend plus long à charger, plus sensible aux éléments extérieurs. Cette arme, néanmoins magnifique et précise, restera le standard durant ce conflit. Après la première guerre, l’arme était théoriquement supplantée par les modèles Berthier. Le nombre considérable de « Lebel » encore disponible conduit à le maintenir en réserve. Il constituera encore un fondamental de l’armement du second conflit, et terminera sa carrière en Algérie, presque 70 ans après sa mise en production !

à gauche:
Comparaison entre le fusil d’infanterie
1886 M93 et le mousqueton R35, la
lignée est avérée, notez la différence
significative de longueur et le gain en
compacité

Pourtant des projets d’armement sont en cours après le premier conflit, exploitant l’expérience du terrain, ils projettent de corriger les défauts des armes et de la munition de 8x50R. Une modification des Lebel est prévue en 1927 (fusil d’infanterie 1886 M27), transformant les armes avec un système d’alimentation type Mauser et un chambrage pour la nouvelle cartouche française de 7,5mm (modèle 1924 7,5×58). L’abandon de cette munition va entraîner l’arrêt de la production après quelques milliers de pièces. Les fusils Berthier connaîtront la même modification, avec les modèles M34 modifiés en 7,5 Mas avec un magasin de type Mauser. La modification la plus significative va être la transformation des armes d’infanterie en mousqueton, modèle dit R35.

En France, rien ne se gâche ni ne se jette, la réalité confirme la maxime. Devant le stock d’armes de ce type dans les arsenaux, l’abandon et le déclassement semblent improbable, raison budgétaire et stratégique. Le fusil d’infanterie de substitution, le Mas 1936 n’est pas encore opérationnel. Il ne le sera d’ailleurs que partiellement au début du second conflit mondial. Parmi quelques « idées » celle de reconvertir les fusils d’infanterie « Lebel » en mousquetons destinés aux artilleurs et aux servants divers voit le jour. C’est la genèse du modèle 1935.

Ainsi en 1935, suite aux divers projets de modernisation de l’armement mis en œuvre, la manufacture nationale de Tulle propose une modification de l’arme, à faible coût. Le calibre initial est conservé et l’on se contente simplement de raccourcir le canon (plus exactement de monter un canon neuf plus court). Ce dernier est en effet raccourci de 35 cm, le ramenant aux dimensions du mousqueton type Berthier 1892. Le système d’alimentation étant situé dans la longuesse, le raccourcissement ampute d’autant la capacité. Le magasin passe de 8 coups à 3 coups (soit 5 coups en ordre de combat avec une munition dans l’auget et une dans la chambre).

Les armes ainsi modifiées passeront par la Manufacture d’armes de Tulles, entre 1935 et 1940. La modification essentielle est le remplacement du canon d’origine par un modèle plus court, de fabrication neuve. Aucune modification de canon d’origine n’ayant eu lieu. Le nouveau canon provient de différentes Manufactures ou sous traitants, Manufacture d’armes de Tulles (MAT), Manufacture d’armes de Saint Etienne (MAS); Manufacture d’armes de Châtelleraut (MAC), Manufrance (MF) ou la Société Alsacienne de Construction Mécanique (SACM).

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Le mousqueton R35 dans son environnement d’époque, casque Adrian modèle 1926, Bande de mitrailleuse HOTCHKISS, porte chargeur de FM 24/29. La baïonnette est du type 1886/15. Je ne me prononcerai pas sur l’existence d’une baïonnette type « courte » pour cette arme, aucune dotation officielle n’ayant à priori eu lieu, et différentes études n’ayant clairement mis ceci en évidence.

Deux versions du mousqueton R35 seront produites. La première reprenant le battant de crosse du fusil d’infanterie et destinée à l’artillerie. Le deuxième modèle présente une barrette sur la crosse, comme les mousquetons Berthier, étant destinés à la cavalerie. La finition est en générale identique, un phosphatage des pièces métalliques avec un revêtement de peinture laquée cuite au four. Cette peinture protège très efficacement l’arme, mais à tendance à s’écailler au fil du temps.

L’arme ainsi modifiée se rapproche des dimensions des mousquetons de la famille Berthier. La longueur est de 960mm, le canon ayant été redimensionné à 45 cm. La ligne de mire reste courte, ce qui est en généralement le point faible des mousquetons, celle du R35 mesure 352mm. Les tirs à des distances supérieures à 100 mètres deviennent réellement aléatoires. La hausse est celle des mousquetons Berthier, modèle 1920, graduée de 200m à 1000m sur la rampe et de 1200m à 2400m sur la planchette.

r35_photo-3
L’arme sur le pas de tir, les connaisseurs reconnaitront en arrière plan un fusil type FSA 1917, premier FSA réglementaire français, constituant une pièce de collection intéressante.

Le poids à vide est de 3,760 kg contre 3,250 kg pour un mousqueton Berthier. Cette masse supplémentaire va rendre les tirs de fortes charges plus confortables, et contribuer à un meilleur équilibre de l’arme. En ordre de combat l’arme pèse 3,842 kg (avec 5 munitions). Le calibre est resté identique à l’arme d’origine, 8mm (8x50R). Ces armes sont fréquemment modifiées au niveau de la chambre en 1932 pour permettre le tir de munitions de mitrailleuse dans les armes à verrou. Les chambres ont été légèrement élargies au niveau de l’épaulement. Cette modification est matérialisée par un « N » frappé sur le tonnerre.

Ces armes étaient destinées aux troupes de second ordre,  pour lesquels l’arme n’était pas une composante essentielle. Ces armes seront pour la majorité distribuées en Afrique du Nord. On estime à 50000 la production de ces armes. L’exemplaire servant à réaliser les tests est un MAS, recanonné en 1939 avec un canon Manufrance MF. Le bois semble à l’état neuf et laisse penser à un remplacement lors de cette modification de l’arme.

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Marquage du contrôleur de manufacture, sur le pan droit, millésime de l’arme et provenance du canon, ici MF pour Manufrance. Notez le couloir d’alimentation destiné au tube chargeur et visible sous le canon.

Obsolète bien avant sa création, cette arme demeure une pièce intéressante dans l’histoire armurière de notre pays. L’arme initiale est fine, racée et de toute beauté. Le mousqueton R35 reprend les mêmes arguments mais avec en plus la compacité. Faisons ici abstraction de toute critique d’ordre technique et pratique, pour ne considérer que l’arme.

r35_photo-7
A gauche, l’embouchoir est resté celui du modèle d’infanterie, mais la réduction de la crosse à modifier l’implantation des barrettes de crosse. L’emplacement dédié à la barrette sur l’embouchoir est donc « vide », et ce dernier a été aménagé pour être solidaire de la crosse sur son coté gauche. A droite détail du marquage du boitier, « Manufacture d’Armes de St Etienne, Mle 1886 M93 R35 »

J’apprécie particulièrement les armes réglementaires françaises et un exemplaire de modification tel le R35 ne pouvait que m’intéresser. J’ai acquis cette arme il y a quelques années et m’en félicite. Peu fréquente sur le marché, encore moins en calibre d’origine, il a une élégance certaine. S’il n’a pas été un acteur majeur des combats de la seconde guerre, il représente une évolution armurière représentative d’une époque.

L’utilisation pratique de ce mousqueton est rigoureusement identique au fusil réglementaire Lebel. La mise en œuvre de la culasse et de l’approvisionnement est similaire. Le chargement du magasin s’effectue en poussant le bouton de contrôle de l’auget de chargement vers l’avant. Ce dernier peut ainsi être abaissé, et 3 cartouches peuvent prendre place dans le tube magasin. La quatrième cartouche reste dans l’auget en position abaissée, la cinquième est directement introduite dans la chambre. A chaque mouvement de culasse, mouvement complet et brutal, l’auget va remonter une cartouche et la présenter devant la chambre. Notons immédiatement que l’utilisation de balle FMJ à pointe n’est pas recommandée dans ce type d’arme, du moins en ayant recours à la répétition. Il y a un risque certain de départ accidentel dans le tube magasin lié à l’inertie des munitions lors du tir, une pointe d’ogive venant frapper l’amorce de la cartouche précédente. Il existe des projectiles round nose, mais l’on peut également utiliser des amorces plus résistantes à la percussion et destinées en général aux armes semi automatiques ou automatiques, type CCI 39.

Hormis cette règle de prudence il n’y a pas de contrainte majeure au tir et au rechargement. J’ai effectué cet essai à partir de deux types de rechargements, le premier considéré comme charge d’usage, l’autre comme charge réduite. Les tirs ont eut lieu sur une cible C50 à la distance de 50 mètres. Comme évoqué précédemment, la longueur de la ligne de visée ne permet pas de tir appliqué et l’homogénéité des tirs est plus représentative sur des courtes distances.

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Démontage des principales pièces du mécanisme, la simplicité est identique aux autres armes réglementaires françaises. Un simple tournevis plat permet le démontage des pièces nécessitant un nettoyage régulier. Notez le système de fonctionnement de la répétition par l’auget élévateur.

Les bases du rechargement de la cartouche de 8x50r ont déjà été rappelées dans un précédent article. Pour mémoire, nous utilisons des projectiles blindés de 196 grains FMJ Match en 323 de marque Partizan. Les douilles sont des productions actuelles du même fabriquant. Le jeu d’outils est un LEE classique.

La première série de tir a été réalisée avec des charges correspondant à une munition conventionnelle, soit 2,8 grammes de Tu 5000.

La deuxième série est elle réalisée avec une munition de tir réduit, 1,60 grammes de Tu 2000
(Attention ce type de chargement doit être réalisé uniquement avec des douilles ayant déjà reçu un fire forming et ayant été récalibrées partiellement. Les pressions produites sont faibles et un étui n’assurant pas une parfaite étanchéité laissera échapper des gaz de combustion. De même il y a un risque de double charge si les protocoles de rechargement de sont pas respectés.)

La mise en œuvre de l’arme est comme nous l’avons déjà indiquée identique au fusil d’infanterie. Le poids et l’équilibre diffèrent cependant considérablement, en faveur du mousqueton. Les 420 grammes de moins permettent d’équilibrer ce dernier, le tir à bras franc devient relativement aisé et la position de tir peut être maintenue longtemps avant de dépointer.

La visée s’effectue à 6 heures. Le confort de tir avec les pleines charges est réel, plus qu’avec les mousquetons Berthier essayés en parallèle. Le poids supplémentaire et la rigidité de l’arme contribuent à cette sensation. L’arme demeure virile, mais l’on ne se fait absolument pas mal, ni surprendre par le recul, c’est franc et direct. La flamme à la bouche est toujours spectaculaire, surtout pour les voisins ! Avec un canon aussi court, une bonne partie de la charge termine sa combustion « out door ». Il convient de ne pas laisser d’objets ou de munitions à proximité de la bouche (rayon de 50cm), dans ce périmètre tout est littéralement soufflé. Ce phénomène contribue aussi au charme de ce fusil…

r35_photo-9 r35_photo-10
L’arme est extrêmement maniable,
le système d’alimentation est fiable
mais nécessite une certaine énergie
afin d’activer l’auget de chargement.
Groupement de 6 cartouches à 50m,
le groupement correspond à la zone du « 9 ».
Tir effectué à bras franc avec des munitions à
charges réduites.

Même visée avec les charges réduites, peu ou pas de recul, impact lumineux quasi nul et un bruit correspondant à peu près à celui d’une arme de poing de gros calibre. On s’ennuierait presque au tir, mais ce chargement permet de se concentrer réellement sur les performances de l’arme. 

Cette arme représente une opportunité certaine pour les tireurs TAR ou pour les amoureux de belles pièces. L’occasion de se démarquer des armes classiquement rencontrées sur les pas de tir, en utilisant un calibre parfois décrié (à tort), et un mousqueton qui, sans avoir directement pris part à l’histoire demeure le souvenir d’une période et d’un contexte d’évolution armurière. Pas souvent mis sur le marché, les mousquetons R35 sont une affaire « d’opportunité », je ne peux que conseiller de la saisir, les tarifs étant souvent indexés sur celui des mousquetons Berthier. Le choix du calibre est Cornélien, la facilité peut inciter à choisir un rechambrage en 8×348 Winchester. Pour ma part, j’estime que cette pièce mérite mieux, notamment de conserver son chambrage et sa munition réglementaire, à mes yeux chargées d’histoire et procurant un aspect historique au tir.

Cette arme est donc à ce jour en première catégorie, au même titre qu’un AR15 ou qu’un fusil SIG semi automatique. Souhaitons que la réglementation évolue positivement et déclasse ces pièces avec le millésime 1900.

r35_photo-11
L’équilibre de l’arme est excellent et le tir dynamique est un réel plaisir. Le poids supplémentaire par rapport aux autres mousquetons, assure un confort de tir supplémentaire, surtout avec des chargements proches de la munition réglementaire.

r35_photo-12
La célèbre photo du méhariste avec son R35.

Avertissement

Cette étude porte sur une arme dont l’auteur dispose et n’est pas applicable à toute arme de même calibre. Seule la méthode est applicable en fonction de l’état de l’arme et des composants. L’arme dans son intégralité devra être vérifiée par un professionnel. Il en va de même pour le projectile et la charge de poudre.

A l'Affiche, Carabines

A propos de l'auteur

picantin60@yahoo.fr

75 Réponses to “Essai du Mousqueton R35 LEBEL”

  1. arnolouf dit:

    bonjour
    arme magnifique mème si mon coeur penchent plutot pour les berthier M16
    a ménagé pour les géneration future ….
    on ne peut qu’ esperé que cette armes passent un jour le cap de la 8 éme cat avant qu elle soie neutralisé
    ( quel vilain mot ! )

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