Le Schmidt Rubin K-31 et les Balles Plomb

nov 05, 2010 3 Commentaires par jl_scacchi

Tout a commencé par un dilemme de tireur, couleur et rechargeur : trouver une arme longue capable de tirer (et donc de tester) les nombreux projectiles disponibles pour le calibre .30 (le fameux 7,62) si cher aux nord Américains.

Même muni de ses « abominables » accessoires, le K-31 présente la silhouette caractéristique d’un fusil militaire du début du XX° siècle.

Mais attention, si trouver un bâton à feu qui tire ne pose à première vue aucun problème, en trouver un capable de grouper convenablement ses impacts, qui comporte une détente correcte et sur lequel il est possible de monter une visée optique tient plus de la recherche du mouton à cinq pates, encore plus si le budget envisagé est limité. A ce stade de mon cahier des charges deux solutions se sont imposées : soit l’achat d’un canon neuf à monter (sur ma SAVAGE de préférence) soit une arme d’occasion.

Le montage latéral adapté se clampe à l’aide d’une seule vis, et ça tient très bien!

Le calibre?

Cette question se posant à ce moment de la réflexion, il me semblait que l’idéal se trouvait dans les capacités d’étuis comprises entre les .308 Winchester et .30-06 Springfield, couplé à un pas de rayures oscillant entre 10 et 12 pouces au tour (254 à 305mm) permettant de tirer l’ensemble des projectiles du calibre. Règlementation Gauloise oblige, la liste des calibres .30 non classés en 1° catégorie est relativement restreinte. Le choix le plus courant se limite donc au 300 Savage, 30-06CC, 30-284 et 300 Winchester Magnum. Ce dernier n’étant pas compris dans le volume utile que je recherchai, je me suis donc logiquement retourné vers les trois restants. N’ayant pas trouvé de 300 Savage, les 30-06CC et 30-284 s’imposaient d’eux même.

Un avantage de ce système: les organes de visée conventionnels restent dégagés.

Le K-31 est une version largement modifiée et améliorée du modèle de 1911 de l’armée Suisse.

La différence entre les deux cartouches (à part leur apparence physique) n’est pas aussi grande que ce que l’on pourrait penser. En effet il s’avère que les volumes internes de ces deux étuis sont très voisins (de l’ordre du décigramme) et, au vu des résultats délivrés par le 30-06 original dans moult chargements, ma recherche s’est donc recentrée sur des armes chambrées pour ces calibres.

Le Springfield 1903 ou l’US 17 sont incontestablement de superbes fusils dont la précision n’est pas à mettre en cause, mais l’avènement du T.A.R aidant, leurs prix respectifs les ont rapidement éliminés de mon cahier des charges… C’est donc par l’intermédiaire d’un ami tireur que j’ai acquis un .30 purement helvétique en l’espèce un K-31 entrant parfaitement dans mon budget.

Le fusil

Pour les profanes en armes militaires (comme moi) le K-31 est une version largement modifiée et améliorée du modèle de 1911 de l’armée Suisse. Produit à un peu moins de 600 000 exemplaires (information variable selon les sources). Adopté par l’armée en juin 1933 il a été produit jusqu’en 1958. Le K-31 n’ayant pas été engagé au combat, il est facilement trouvable en bon état. Il arrive souvent que la partie voisine du talon de la crosse soit colorée différemment du reste sur les fusils ayant été attribués car elle était souvent utilisée pour racler la neige collée aux bottes…

La bouche du canon est usinée en retrait pour protéger la sortie des rayures

Physiquement parlant, il présente une silhouette conforme à celle des autres armes militaires de l’époque à ceci près que son système de culasse est complètement différent. Contrairement au système à quatre mouvements extrapolé des Mauser le K-31 présente une action à armement rectiligne et verrouillage rotatif. Le résultat au verrouillage est identique, la différence se trouvant dans la manipulation puisque le tireur n’a plus qu’à tirer le levier latéral pour déverrouiller et ouvrir la culasse et à pousser vers l’avant pour verrouiller et fermer. Une caractéristique peu commune pour l’époque concerne le boitier chargeur amovible dont le système d’accrochage a très certainement « inspiré » les ingénieurs militaires Français. La capacité initiale est de 6 cartouches et reste la même pour mon exemplaire chambré en 30-284 Winchester.

La présentation de la munition s’effectue dans l’axe du canon, en légère pente.

Le verrouillage est tout ce qu’il y’a de robuste et le boitier du mécanisme,  de recul mais l’appui du mécanisme s’effectue également sur la partie arrière du bloc de détente. Le serrage fort des vis avant et arrière ne devraient donc pas provoquer de flexion parasite du boitier pour peu que la mise en bois soit correctement effectuée.

Le verrouillage est tout ce qu’il y’a de robuste.

Les manipulations sont donc très simples et le K-31 se révèle d’une douceur d’emploi particulièrement appréciable. Sa conception le rend de plus sur aux chocs et à l’ouverture comme à la fermeture. La large boucle visible sur la partie arrière du percuteur permet le désarmement comme l’armement manuel de ce dernier ainsi que sa mise à la sûreté selon le choix du tireur.

Ce que les rechargeurs retiendront des caractéristiques du K-31 c’est que son canon, flottant s’il vous plait, de 652mm comporte 4 rayures droitières au pas de 270mm au tour (10,63 pouces) et que la profondeur de ces dernières est donnée d’usine à 0,14mm. Mes propres mesures montrent un diamètre sur plat à 7,56mm (.297 pouce) et à 7,81mm (.3074 pouce), indiquant une profondeur différente des données d’arsenal et un diamètre sur plat un peu serré pour un calibre .30 habituel. Ces caractéristiques qui ne devraient pas poser de problème pour les projectiles chemisés à noyau de plomb présagent de grands moments de bonheur pour ce qui est de l’emploi de balles coulées…

La longueur du magasin permet la mise en place des projectiles les plus longs sans problème.

Une seconde spécificité de nos K-31 rechambrés concerne la longueur de leur cône de raccordement (free bore). Il existe en effet deux possibilités : soit le chambrage est effectué sans toucher au free bore d’origine qui est déjà relativement court auquel cas l’emploi de projectiles lourds et longs peut s’avérer délicat, soit le free bore est légèrement rallongé. Une  solution bâtarde semble avoir été adoptée sur mon exemplaire comme nous le verrons au moment du rechargement. En même temps le dit free-bore est correctement réalisé puisqu’il est parfaitement cylindrique (ne riez pas, on voit de ces choses parfois…), dans le prolongement de l’âme et de diamètre quasiment équivalent à celui du fond des rayures. Il faut également mentionner que la prise de ces dernières est bien progressive. Toutes ces caractéristiques renforcent encore mon intention d’essayer les balles en alliage de plomb.

Le montage de l’optique

Cette partie de l’essai peut déplaire aux inconditionnels du militaria, mais les disciplines officielles ne font pas partie de mon cahier des charges. Si tel avait été le cas, il aurait mieux valu équiper ce K-31 du dioptre spécifiquement conçu pour lui de façon à en tirer le meilleur. Il convient toutefois de rappeler que le prix cet accessoire dépasse à lui seul celui de l’arme. Et puis les modifications apportées à l’arme sont pour ainsi dire inexistantes et permettent une remise en état sans aucune altération si le besoin s’en fait sentir.

Le ruban adhésif autour du corps de lunette évite la détérioration due au choc des étuis éjectés.

C’est donc par le biais de petites annonces que je me suis procuré cette embase magique qui se clampe sur la partie droite du boîtier mécanisme et tient en place par l’action d’une vis de serrage. Le système, mis au point par St Marie Graphics semble fiable et bien étudié. Il en existe en fait deux versions, en alliage ou en acier. Celle montée sur mon arme est du premier type et remplit parfaitement son office. Ce montage latéral permet donc de bénéficier d’une embase à rail prismatique de 3/8° de pouce compatible avec les montages de11mm. A première vue le désavantage de ce système consiste en l’absence de fraisages latéraux destinés à empêcher le glissement des colliers. Mais tout a été pensé puisque le rail comporte une butée avant destinée à éviter le glissement du montage.  J’ai donc placé mon collier avant contre cette buttée et n’ai rencontré aucun problème. Les colliers choisis sont des  HAWKE dits « match » du fait de leur double vis de serrage que j’ai freinées à l’aide d’Alox liquide. La lunette est de la même marque que le montage. Il s’agit d’un modèle Endurance de grossissement variable de 3 à 10X comportant une lentille frontale de 44mm. L’avantage de ce modèle, hormis son prix, réside dans la clarté et la définition tout à fait correctes de l’optique ainsi que dans les tourelles de type « semi target » simples à lire et à remettre à zéro et qui délivrent des clicks parfaitement nets et audibles.

Coulée et chargement

Une fois tous ces éléments correctement assemblés, il ne reste plus qu’à confectionner les munitions adéquates. Et s’il est vrai que mon but initial était de tester les projectiles chemisés du marché, je dois dire que je n’en ai encore pas eu le temps et ce n’est pas faute d’avoir tiré avec ce K-31… Des balles plomb bien entendu ! Chassez le naturel…

J’ai donc choisi d’utiliser des outils LEE Collet Dies dont j’ai pu tester l’efficacité sur d’autres calibres.

Mais revenons à notre rechargement. J’ai donc choisi d’utiliser des outils LEE Collet Dies dont j’ai pu tester l’efficacité sur d’autres calibres (un article dédié devrait suivre si je m’en sens le courage). Un troisième outil servant à évaser les lèvres du collet des étuis a été ajouté au jeu standard.

Le moule LEE et sa production.

Les étuis sont des WINCHESTER en 284 recuits et lubrifiés avant un passage au calibreur de diamètre 30. La préparation est celle standardisée préalable au premier chargement (recoupage et ébavurage des lèvres des collets et ébavurage des lumières d’amorçage). L’inflammation de la charge fait d’emblée l’objet d’un test. Pour ce faire j’ai  bien entendu. Le but est de trouver quel est le modèle préféré convenant à ce type particulier de chargement. Il ne reste plus alors qu’à se décider pour un modèle de balle. Possédant un moule LYMAN 309041 spécifiquement destiné à l’alimentation de ma carabine en 30-30 WCF, j’ai tout d’abord utilisé cette balle afin de vérifier plusieurs petites choses. Cette balle justement est un projectile à gas-check qui comporte XXXxx gorges de graissage et un large méplat faisant toute son efficacité dans un magasin tubulaire et lors d’un usage cynégétique. Elle possède une surface de guidage de XXXmm et tient tout les jours la minute angulaire dans sa 30-30 habituelle. Coulée dans l’alliage que j’utilise (masselottes d’équilibrage de roues) elle pèse presque 179 grains (11,6 g) au lieu des 173 (11,2) annoncés par le fabricant du moule.

Dans un premier temps j’ai choisi de dupliquer tout simplement mon chargement 30-30 en incrémentant mes charges vers le haut par paliers de 0,05g. Le chargement le plus précis s’est avéré être celui à 1,50g de Vihtavuori N130, sans donner de résultats bouleversants (le 10 de la C.50 à 100m sans plus). Ces premiers tests m’ont permis de confirmer et de mettre en avant quelques caractéristiques de mon arme. Tout d’abord celle  concernant la valeur d’enfoncement du projectile. Cette valeur est directement conditionnée par la possibilité (ou non) de contacter la rayure. La forme spécifique de la 309041 permet justement ce contact tout en n’enfonçant pas le cul de la balle plus bas que la base de l’épaulement. Cette constatation m’assure donc du fait que cette arme peut tirer des balles lourdes et met à jour un petit problème de percussion puisque le percuteur de mon arme, un peu long, fait merveille avec les amorces Large Rifle mais perce les Large Pistol. Un démontage en règle (on en profite pour tout nettoyer) suivi d’une petite reprise à la pierre (sur la pointe de la pierre seulement) et le problème est réglé.

Une particularité des moules LEE est le fait que l’on doive, pour obtenir un cul de balle parfait, coller le bec de la louche contre l’orifice du coupe jet avant de basculer l’ensemble pour verser le métal.

Mais il me faut encore trouver un projectile permettant d’exploiter les possibilités de ce K-31. J’ai tout à fait arbitrairement fixé mon choix sur le plus lourd de la gamme des calibres .30 de chez LEE : le C-309-200-R. Cette référence indique que le projectile comporte un rétreint destiné au montage d’un gas-check, que son diamètre brut sera d’au moins 309 millièmes de pouce, que son poids avec l’alliage prévu par LEE atteindra les 200grs (12,96g) et enfin que la forme du nez est arrondie. De plus le concepteur indique un coefficient balistique de .352 ce qui est élevé pour une balle coulée et doit permettre quelques tirs à longue distance. Une petite précision quant à la terminologie employée concerne la définition de la longue distance pour les projectiles non chemisés. 100 et 200m sont des distances d’emploi standard pour la première et respectable pour la seconde. 300 mètres devient une distance pour le moins éloignée et que dire de 400 ? Attention il n’est pas question de TLD avec des calibres anciens et des lingots volants d’au moins 500grs. Les vitesses de départ, si elles sont plus importantes pour nos projectiles de .30 chutent plus vite que pour les gros calibres…

Mais revenons à notre moule LEE. Comme d’habitude il s’agit d’un moule en aluminium fourni avec sa poignée. Les deux cavités de mon exemplaire comportent encore quelques traces d’outil mais cela ne pose aucun problème au démoulage. Afin de ne pas perdre de temps et de mettre toutes les chances du bon coté, il faut impérativement dégraisser un moule neuf. Il existe plusieurs solutions pour retirer l’huile de coupe. Il est possible d’utiliser du liquide de freinage (la norme DOT 4 ou 5 reste au choix de l’utilisateur) mais je fais plus simple en faisant bouillir mes moules neufs durant 10 minutes dans une vieille casserole.

Une fois l’alliage porté à la bonne température (environ 400 degrés Centigrades) le cul du moule (fermé bien entendu) est laissé à tremper quelques instants jusqu’à ce que le métal n’adhère plus à sa surface. La coulée peut alors commencer. Les premiers projectiles obtenus se démoulent facilement mais sont imparfaits, juste le temps de faire chauffer le coupe jet. Une particularité des moules LEE est le fait que l’on doive, pour obtenir un cul de balle parfait, coller le bec de la louche contre l’orifice du coupe jet avant de basculer l’ensemble pour verser le métal. En procédant de cette façon j’obtiens de belles bases aux arrêtes bien nettes.

Les projectiles ayant été triés, leur pesée indique une dispersion moyenne de plus ou moins un grain (0,0648g) et environ 20% de rejets. Le diamètre brut oscille entre .310, 5 et .311 ce qui, dans le cas de mon arme est parfaitement adapté.

Tout ce qu’il faut pour préparer de bons cartons!

Le chargement en lui-même ne pose pas de problème une fois les composants définis. Tout ce qui change est l’utilisation d’une fibre synthétique de rembourrage dans certains cas. Le positionnement du projectile est établi de façon à contacter légèrement la rayure. Ceci m’amène justement à parler d’une autre spécificité des moules LEE pour ce qui concerne le calibre .30. Il s’avère en effet que les projectiles obtenus sont de que les Nord Américains appellent des « bore riders ». C’est-à-dire que le diamètre ne faisant pas partie de la surface de guidage à fond de rayures du projectile contacte quand même le plat des rayures. De cette façon la balle est donc guidée sur une majorité de sa surface et son alignement dans le canon est parfait. Afin de savoir si votre moule produit bien des « bore riders » il suffit donc de présenter le nez de votre balle par l’avant du canon. Le projectile ne doit pas pénétrer plus loin que la partie radiale de son ogive. Si cette observation peut sembler évidente, je vous suggère de tester vos balles sur plusieurs armes de même calibre pour voir… A titre d’exemple la balle LEE de 7mm en 130grs flotte allègement dans la 7-08 Rem alors qu’elle « bore ride » presque (mais presque) dans ma 7×64…

Et si on faisait du bruit!

Une fois mes munitions rechargées et mon arme parfaitement préparée, je peux donc reprendre le chemin du stand de tir. Afin de tirer le maximum de mon couple arme/munition, j’ai effectué tous les tirs en position assise, sur un appui avant, le fût reposant dans ma main faible.

1,95g de N140 à 100m couché sur appui avant.

La première constatation que j’ai pu faire concerne le K-31 lui-même, et notamment sa longueur de crosse. Trop courte pour moi, j’ai du la rallonger en y posant un sabot de caoutchouc mis au point par la MAS pour nos productions militaires Françaises de l’époque de la guerre froide. La remarque suivante concerne l’alimentation car bien qu’ayant tiré les premières cartouches en les introduisant une à une, je désirai user des caractéristiques de rapidité du réarmement linéaire. Et c’est là que les ennuis ont commencé. L’alimentation s’est en effet révélée très aléatoire avec une totale impossibilité de chambrer la troisième cartouche (sur les 5 insérées dans le chargeur). En fait il s’avère que les lèvres du magasin sont conçues pour lâcher la munition présentée le plus tard possible. Or ma balle plomb présentant une forme beaucoup moins effilée qu’une autre munie d’un préservatif métallique (il fallait que je la sorte celle là), elle vient butter contre les rebords du boîtier et se plante ainsi sur le pourtour du canon. Le remède est  alors très simple puisqu’il suffit d’ouvrir très légèrement les lèvres du chargeur afin que la cartouche soit lâchée plus tôt. Après, plus de problème. Mais attention! La mention « TRES légèrement » s’entend au sens le plus strict en opérant avec une pince à becs relativement fins (dans mon cas une multiprise) et en y allant petit à petit. Et en plus le simple fait de demander le prix d’un chargeur supplémentaire pour cette arme incite à la modération.

1,80g de N133 dans les mêmes conditions.

Ce sera tout pour ce qui concerne les points négatifs de l’arme. Le fait que le montage soit latéral n’occasionne pas vraiment de gêne pour peu que l’œil directeur du tireur soit placé du bon coté. Mon montage un peu haut m’oblige à me tordre un peu le cou lors des séries effectuées couchées mais un appuie joue rajouté va certainement tout arranger. Pour ce qui est du réglage de l’optique il vaut mieux commencer près (50 mètres maximum), toujours du fait du montage déporté qui rend difficile l’opération traditionnelle de mise en concordance du réticule et du canon par simple visée.

Bien qu’un peu lourde pour mes habitudes, cette détente est très bien établie.

La prise de détente s’effectue après passage d’une importante course morte jusqu’à la rencontre du point dur après lequel le coup est lâché. Bien qu’un peu lourde pour mes habitudes, cette détente est très bien établie. Elle ne gratte pas et procure un lâcher très net. L’absence de butée arrière n’influe pas sur le pointage de l’arme et la percussion est rapide. Ces caractéristiques favorisent une annonce facile et fiable.

Quel que soit le chargement employé, l’inertie de l’arme rend le tir agréable. Le recul n’est jamais vicieux et s’effectue bien dans l’axe.

Mes premiers résultats de tir me permettent de mettre en avant la régularité des amorces destinées aux chargements de carabine, même et surtout lorsque des petites charges de poudre plus vives sont employées. Dans ce cas la différence se fait par l’absence de « flyers » ou d’écarts irréguliers.

1,35g de N120 dans les mêmes conditions.

L’intérêt de ce test réside dans le fait que, même si la vélocité des projectiles n’est que légèrement différente, le pic de pression est situé différemment.

Au vu de la forme de mon projectile la précision obtenue est plus que correcte sur les 300 premiers mètres avec mes chargements les plus rapides mais se dégrade rapidement entre 400 et 500. Ce phénomène n’est eu aucun cas du à la qualité suisse de la canonnerie, mais au fait qu’à ces distances le projectile est à bout de souffle (vitesse transsonique) et est littéralement balayé par le moindre courant d’air. Une forme « spitzer » serait donc bienvenue mais actuellement réservée au monde du custom. Quoi qu’il en soit, à 400 mètres et en l’absence de vent la minute angulaire est tenue mais réclame tout de même quelques 25 minutes d’élévation supplémentaires.

Commentaires des chargements

Comme le précise le tableau joint, plusieurs vivacités de poudre ont été testées. L’intérêt de ce test réside dans le fait que, même si la vélocité des projectiles n’est que légèrement différente, le pic de pression est situé différemment. De la même façon l’emploi d’une poudre lente, remplissant mieux l’étui peut dispenser de l’usage d’une bourre. Dans ce cas il faut encore que la capacité d’inflammation du propulseur soit suffisante.  C’est justement ce qui explique  le manque de logique apparent quant à l’emploi d’une bourre dans le tableau joint. Bon c’est vrai, j’utilise essentiellement les poudres Finlandaises Vihtavuori pour mes armes d’épaules… Dans le cas présent et si j’en avais eu à disposition, je pense que j’aurai développé une charge à base de Tubal 3000 qui, il faut bien le dire est particulièrement régulière et adaptée au volume du 30-284 pour ce qui est du tir des projectiles de plomb.

2,10g de N150, conditions identiques.

Le Bilan

Il faudrait être difficile, au vu de mon cahier des charges initial, pour tirer un bilan négatif d’un tel achat. Les résultats et l’agrément sont là pour le budget considéré au départ. De plus, même en l’absence de pièces faites pour le K-31 est une très bonne base pour diverses petites customisations selon  les gouts de son propriétaire. Et qui plus est il faut reconnaitre que la présence d’une arme de plus dans le coffre fait toujours plaisir.

Après une petite reprise du réglage de l’optique

Etuis Amorce Poudre / charge Vitesse (2m) Bourrage Résultat 100m Résultat 200m
W-W CCI 300 N 110 / 1g 430m/s Non 48mm 110mm
W-W CCI 300 N 120 / 1,35g 480 m/s Non 35mm 70mm
W-W CCI 300 N 130 / 1,50g 535m/s Oui 47mm
W-W CCI 300 N 133 / 1,85g 555 m/s Non 32mm 85mm
W-W CCI 300 Non
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3 Réponses to “Le Schmidt Rubin K-31 et les Balles Plomb”

  1. Richard Fortuno dit:

    Bonjour,

    Article très intéressant !
    Une question cependant:
    D’après vos essais et surtout votre expérience, pensz-vous que l’on puisse transposer ces résultats dans le calibre d’origine (Swiss 7,5×55 – 1ère Cat.) en rechargeant les étuis d’origine GP11 avec balle plomb ?
    Bons tirs et meilleures salutations.
    RF

  2. Nom dit:

    Bonjour et merci pour vos commentaires.
    On peut tout à fait transposer les charges fournies dans cet articles sur des étuis GP11 pour peu que le projectile utilisé soit du même poids et au même enfoncement.
    L’avantage des chargements plomb c’est justement leur flexibilité paf rapport aux montées en pression. Cependant je ne saurai que vous recommander une approche prudente par système de l’escalier…
    Bons essais et bons tirs.
    JLS

  3. arnold dit:

    censured@baum.varviso” rel=”nofollow”>.…

    ñýíêñ çà èíôó!!…

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