Banc d’essai du Webley-Fosbery 1914 Target Model

oct 27, 2011 71 Commentaires par picantin60@yahoo.fr

Webley Fosbery Target Model, l’étui est une fidèle reproduction de l’original. Une baguette destinée au nettoyage de l’arme est positionnée sur ce dernier.

En cette fin de 19ème siècle l’industrie armurière connait une croissance importante. Les récentes avancées techniques accélèrent les découvertes, les brevets et les systèmes. Toutes proportions gardées, un parallèle peut être effectué avec l’évolution de l’informatique ces vingt dernières années.

Il faut attendre les années 1893 pour voir naître le premier pistolet semi automatique « fiable »

Après avoir maîtrisé les aciers, l’industrialisation, la standardisation et le développement de la poudre sans fumée, l’industrie armurière développe le concept de semiautomaticité. Un nombre considérable de brevets sont déposés, illustrant les premiers pistolets en fonctionnement semi automatique. Force est de constater que même si ces pièces sont aujourd’hui un héritage armurier admirable, le manque de fiabilité et la complexité étaient souvent à déplorer. Il faut attendre les années 1893 pour voir naître le premier pistolet semi automatique « fiable », le C93 Borchardt.

Comme souvent, les bonnes idées reposent sur des concepts simples et de bon sens. En cette fin de siècle, la plupart des revolvers en service sont fiables. Dès lors, par génie créatif ou par pragmatisme, l’idée germe d’appliquer au revolver les principes mécaniques de la répétition semi-automatique. Plusieurs essais seront mis en œuvre, mais le seul revolver semiautomatique fiable reste le Webley Fosbery. Fruit du travail du colonel George V Fosbery (1832 – 1907). Le moins que l’on puisse dire, est que cette arme semble issue d’un croisement contre nature…

A gauche : Cette vue met en évidence la ligne de translation mécanique entre la carcasse et les parties mobiles canon barillet. A droite : Le Webley Fosbery conserve le système à brisure des modèles réglementaires. A noter la large pédale latérale déverrouillant le barillet.

La force de ce revolver est de combiner les qualités d’une arme éprouvée et de lui appliquer un système de réarmement semi-automatique. Si ce mécanisme est hautement complexe et fragile sur les premiers pistolets, l’ingéniosité du colonel Fosbery assure au Webley un fonctionnement irréprochable conjugué à une « simplicité » de conception. L’idée est de rendre mobile l’ensemble canon, barillet sur la carcasse, le tout avec l’aide d’un système récupérateur. C’est en fait la translation mécanique qui assure le réarmement du chien et l’indexation du barillet. Simple, fiable et redoutable. Le colonel Fosbery conceptualise son projet dès 1895. Les premiers prototypes utilisent une base de revolver Single Action Army Colt.

A gauche : Le levier de sureté en position horizontale permet le tir. Le marquage sur la carcasse indique que l’arme est apte à utiliser les munitions chargées en Cordite. A droite : Cette vue permet de voir les parties en mouvement sur la carcasse. L’arrêtoir de recul est visible à l’arrière de la rampe de guidage.

Une production Webley & Scott

C’est la firme Webley & Scott de Birmingham qui va assurer la production de cette arme, de 1901 à 1915. Cette firme produisait déjà, en contrat avec le gouvernement britannique, la production des revolvers militaires MKIV et MKV entre autres. Webley produisait également des revolvers à usage civil, type RIC.

Elle présente en effet une rapidité de tir accrue et une réelle fiabilité de fonctionnement

La première apparition du revolver semi automatique Fosbery a lieu en 1900 lors d’une compétition sur le célèbre pas de tir de Bisley. L’arme est chambrée pour la cartouche réglementaire de 455 Webley, à chargement Cordite. Une version en 38acp à huit coups sera produite quelques années plus tard. L’arme rencontre un certain succès auprès des compétiteurs, elle présente en effet une rapidité de tir accrue et une réelle fiabilité de fonctionnement. Bien qu’il soit relativement haut sur la main, ce revolver est confortable au tir et d’une grande précision. Les ouvrages relatent d’ailleurs l’exploit d’un certains Walter Winans qui en 1902, a réussi le tir de 12 cartouches en 15 secondes en groupant dans le visuel de la cible.

La production, estimée à moins de 5000 pièces, a pris fin en 1915. Différentes évolutions et variantes ont été commercialisées, en calibre 455 Webley (6 coups) 38 ACP (8 coups avec usage de clips demi lune), 22 Long Rifle avec utilisation d’un tube réducteur. Différentes longueurs de canons ont également été proposées, 4 pouces, 6 pouces et 7.5 pouces pour le modèle Target, objet de cet article.

A gauche : La partie mobile est en position arrière, laissant apercevoir le rail de guidage de l’ensemble canon barillet. A droite : Coupe du mécanisme. Position supérieure en phase de réarmement.

Le réarmement semi automatique repose sur la récupération de la force générée par le recul lors des tirs

Dès sa mise sur le marché, le revolver Fosbery a séduit un certain nombre de tireurs civils. Sur le plan militaire, malgré la puissance de feu offerte, la fragilité du système et surtout son intolérance à tout corps étranger (poussière, sable, boue), l’ont irrémédiablement disqualifié. Ainsi le Webley Fosbery ne sera jamais officiellement adopté militairement. Il sera néanmoins présent sur certains lieux de combats, des officiers britanniques l’ayant acquis à titre individuel.

La dernière version de l’arme date de 1914, les points d’améliorations portant essentiellement sur la résistance du ressort récupérateur. Soulignons que la majorité des modifications apportées à l’arme ont pour but de l’adapter à la puissance évolutive de la munition de 455 Webley.

Un revolver semi automatique

La platine de ce revolver est à simple action, la mise en œuvre de l’arme passe donc par l’armement préalable du chien. Le réarmement semi automatique repose sur la récupération de la force générée par le recul lors des tirs. L’arme se compose de deux parties principales :

Marquage commercial « Webley Fosbery ». Cette vue met en évidence les deux guides latéraux en places à l’avant du barillet, facilitant l’introduction dans l’étui.

L’ensemble carcasse, crosse, pontet et glissière représente la partie « fixe » de l’arme. Sur cet ensemble, la partie mobile composée du canon, barillet et chien, vient s’encastrer dans la glissière. L’ensemble mobile est maintenu en tension par un ressort récupérateur. Lors du tir, la pression exercée comprime le ressort récupérateur, faisant reculer sur l’axe l’ensemble canon, barillet. En butée, une came assure la remise au cran d’armé du chien. La rotation et l’indexation du barillet s’effectue aussi lors de ce cycle, mais en deux temps. Les stries particulières sur le barillet, lui assurent une première « demi » rotation lors du recul de l’ensemble mobile, puis une indexation complète lors de la remise en batterie de l’arme. A noter que les stries présentes sur le barillet constituent un des points évolutifs de l’arme, leur profil ayant considérablement évolué entre 1901 et 1902. Les modèles en 38 ACP présentent également des stries particulières propres à la capacité de 8 cartouches.

Le chargement de l’arme est classique, en tout point identique aux autres armes à brisure du système Webley. Une pédale latérale est présente sur le flanc gauche. Cette dernière une fois comprimée, libère le verrou et permet de basculer l’ensemble canon barillet vers l’avant. L’éjection des douilles est assurée par un extracteur en étoile, qui fait automatiquement saillie lors de l’ouverture, ne reprenant sa position initiale que lorsque le barillet est en position « basse ».

A gauche : Le large bouton sur la carcasse permet le démontage du barillet par simple enfoncement. Cette vue met également en évidence l’axe de verrouillage. A droite : Les stries du barillet sont spécialement étudiées pour une remise en indexation à l’issue de la remise en batterie de l’arme.

Pour que l’arme soit en condition de tir, il convient d’armer au préalable le chien (comme sur n’importe quelle arme de poing en simple action). Une autre méthode, plus singulière, consiste à prendre le canon de la main faible et de le comprimer vers l’arrière, à l’identique d’une culasse de pistolet semi automatique.

En cas de défaut de percussion, d’enrayage ou de rupture de pièce de translation, le tir est toujours possible

Ce revolver est donc de par son mode de fonctionnement, totalement original. Pour parfaire le tout, il possède une sureté manuelle présente sur la gauche de la carcasse. Sous la forme d’un levier, elle permet de transporter l’arme en position armé. Je ne suis pas certain de la pertinence de porter ainsi cette arme prête au tir, mais le cas de figure a bel et bien été étudié.

Un point important permet de valoriser la pertinence de ce système en comparaison des pistolets semi-automatiques de l’époque. En cas de défaut de percussion, d’enrayage ou de rupture de pièce de translation, le tir est toujours possible. Il convient dès lors de repousser l’ensemble canon barillet en arrière, comme exposé précédemment. Chaque mouvement assurera l’armement du chien et l’indexation du barillet.

Une arme fiable et efficace

L’arme ne m’appartenant pas, je n’ai pas eu le loisir de la démonter. J’attire par contre l’attention sur le démontage du barillet. En effet sur les revolvers Webley, la procédure de démontage est particulièrement sensible. Le barillet ne peut être déposé qu’en ôtant une vis latérale, permettant dès lors de basculer une came libérant l’ensemble. Cette particularité a été conservée sur les modèles MKIV à MKVI, en 455 Webley et en 38 Smith & Wesson. Sur le modèle Fosbery, le barillet est instantanément démontable en faisant pression sur le bouton positionné sur la carcasse au dessus du barillet. Cette simplicité peut cependant devenir un point faible dans des conditions d’utilisation militaire.

Sur le modèle Fosbery, le barillet est instantanément démontable

Pour les essais nous avons dupliqué une munition de 455 Webley à partir de douilles de 45 Long Colt. La procédure est assez simple mais nécessite un minimum de matériel. En premier lieu, il faut rectifier l’épaisseur du bourrelet par l’intérieur. Un petit tour de précision suffit à cette opération, l’épaisseur du bourrelet est ramenée à 0,8mm. La douille ainsi modifiée est recoupée à la longueur désirée. Le 455 Webley a évolué au cours de l’histoire et de l’évolution des poudres. Les douilles ont ainsi été réduites au fur et à mesure de l’utilisation de poudres type Cordite, nécessitant un volume moins important. Nous nous sommes basés sur une douille étalon de type MKII mesurant 20mm.

De gauche à droite : Douilles de 45 Long Colt, avant et après modifications. Cartouche 455 Webley issue d’une douille modifiée. 3 autres cartouches réglementaires 455 Webley.

Le choix des projectiles est assez vaste, des moules permettent même de reproduire la balle réglementaire. Nous avons fait le choix d’utiliser un projectile courant et disponible, une balle destinée au 45 ACP. Nos projectiles proviennent de la production Balleurope, coniques avec un diamètre de 11.48mm pour un poids de 230 grains.

Le protocole de rechargement est lui simple et traditionnel. La firme Lee Precision propose un classique jeu d’outils carbure en trois éléments. Particulièrement économique, il assure néanmoins une bonne qualité et une fonctionnalité excellente. Toutes les munitions ont été chargées avec de la poudre pailletée A1 de la SNPE.

Une arme aussi précise que sa légende

L’arme dont nous avons eu la « jouissance » est un modèle Target à canon de 7 ½ pouces. La longueur du révolver est de 30 cm pour une masse de 1280 gr. Comme précisé précédemment, la première prise en main est déroutante. La position sur la main est très haute, l’angle de la crosse est également inhabituel. Passé cette première impression, on s’adapte très vite à la prise en main, l’équilibre général étant excellent. La ligne de visée est particulièrement soignée. Suffisamment longue pour exploiter les organes de visée, elle permet d’obtenir un contraste efficace entre le guidon et la hausse. Bien que perlé, le guidon permet une acquisition confortable de la cible. Typique des armes de précision de cette fin de 19ème siècle, les tireurs habitués aux armes contemporaines seront un peu déroutés lors des premiers tirs.

A gauche : La prise en main est particulière, l’arme étant haute sur la main. Néanmoins l’équilibre est bon et la prise de visée excellente. A droite : L’arme au tir, les pièces mobiles sont en recul. Le chien est réarmé et l’ensemble canon barillet est prêt à se remettre en batterie.

L’approvisionnement de l’arme est particulièrement rapide et aisé. La pédale latérale présente sur la gauche de la carcasse, permet de faire basculer sur son axe avant l’ensemble canon barillet. Un extracteur collectif en étoile fait alors automatiquement saillie avant de reprendre sa position initiale en fin de parcours. Les munitions sont introduites une par une avec une grande simplicité, le barillet étant en position horizontale. Pour refermer l’arme, il suffit de saisir le canon et de le ramener en position, pour ma part j’efface la pédale afin d’éviter toute friction inutile sur le verrou.

L’arme est très confortable au tir, presque « moelleuse »

L’armement est pour le moins insolite. En effet peu de tireur ont un jour été amené à armer un revolver en tirant le canon en arrière, à la manière d’un pistolet semi automatique. La mécanique est souple et parfaitement ajustée, il n’y pas de jeu parasite entre les pièces mobiles et la carcasse. C’est avec une certaine émotion que le doigt presse la détente ! Le départ est net, la course de détente est courte et précise.

La sensation est sans commune mesure, l’arme est très confortable au tir, presque « moelleuse ». Le recul des pièces mobiles est perceptible, mais ne perturbe pas la remise en cible. Les coups s’enchainent, on prend vite cette habitude déroutante de tirer avec un revolver semi automatique. Le recul est parfaitement en ligne, l’arme est vivante mais ne relève pas sur la main permettant d’enchainer des coups successifs très rapide. Pour éprouver la fiabilité de fonctionnement, nous nous sommes amusés à tirer quelques munitions avec une cadence élevée. Un barillet est tiré en moins de quatre secondes, pour un observateur extérieur, le bruit et la cadence de tir font immédiatement penser à un pistolet.

L’arme nous a agréablement surpris par sa souplesse et son fonctionnement, mais également par sa précision. Sa réputation est parfaitement justifiée, puisque nous avons obtenu un très respectable 50 points sur 60 à la distance de 25m.

Le résultat est très satisfaisant, tir rapide et précis

Peu d’armes de poing m’ont apporté autant d’émotions

Peu d’armes de poing m’ont apporté autant d’émotions, tirer avec une arme mythique, rare et témoin d’une glorieuse période armurière. Sa cinématique inédite et futuriste lui a permis une carrière cinématographique, s’illustrant dans les mains de Humphrey Bogart (Le Faucon Maltais 1941) et de Sean Connery (Zardoz 1974). Sa précision lui permettrait à coup sûr de pouvoir s’illustrer lors de compétitions aux armes anciennes, mais combien de propriétaires accepteraient de tirer avec cette arme ? Cette pièce est en effet particulièrement rare, et coûteuse. Son classement en 8ème catégorie la rend certes disponible au « grand public » mais encore faut-il trouver un exemplaire et dépenser quelques milliers d’euros.

Son concept simple et efficace, a certainement contribué à l’évolution des systèmes semi automatique. Pour les amateurs ou les « originaux » dont je fais partis, la firme italienne Mateba a produit un revolver semi automatique reprenant en partie les principes de fonctionnement du Webley Fosbery. Si la ligne est résolument moderne, ces armes attireront à coup sûr le regard des voisins de stand.

Julien Lucot

Avertissement

Cette étude porte sur une arme dont l’auteur dispose et n’est pas applicable à toute arme de même calibre. Seule la méthode est applicable en fonction de l’état de l’arme et des composants. L’arme dans son intégralité devra être vérifiée par un professionnel.

Sources

Dowell, William Chipcase, The Webley Story, (Commonwealth Heritage Foundation, Kirkland, Washington: 1987) Cibles numéro 446 Gazette des armes numéro 431 Gazette des armes numéro 164

Remerciements à Jean Michel Riomet, pour avoir organisé cet essai. http://www.jmpcollectarmes.fr

A l'Affiche, Revolvers

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picantin60@yahoo.fr

71 Réponses to “Banc d’essai du Webley-Fosbery 1914 Target Model”

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