Essai du pistolet Radom Vis wz 35

oct 27, 2011 72 Commentaires par picantin60@yahoo.fr

La Pologne est un des pays d’Europe ayant été au centre des déchirements historiques des grandes puissances continentales. Au cours du 19ème siècle, exception faite de la période Napoléonienne, la Pologne sera véritablement écartelée entre la Prusse, la Russie et l’Autriche. Cette bataille pour la possession territoriale va considérablement marquer la culture de ce pays et forger le caractère trempé de ses habitants. Après le premier conflit mondial, la Pologne connaît enfin une certaine autonomie, elle fonde sa deuxième République. Cette période de calme n’est que de courte durée, puisque la Russie Bolchévique déclenche un conflit entre 1919 et 1920, avec pour objectif de récupérer les terres orientales. Dès 1926, Jozef Pilsudki prend le pouvoir et plonge progressivement le pays dans un régime autoritaire.

Le pistolet Radom Vis 35 posant avec le Colt 1911 (ici A1). Le lien de parenté est évident.

C’est dans ce contexte que le pistolet qui nous intéresse va être développé. A cette époque, l’armée polonaise est équipée de différents matériels, le plus souvent de récupération. On trouve donc de manière plus ou moins réglementaire, des armes de poings allemandes, austro hongroises, russes et françaises. La Pologne dispose d’une excellente industrie armurière dans la région de Radom. Cet arsenal assure en effet la production de carabines et fusils à système Mauser initialement à destination de la Prusse. Situé à une cinquantaine de kilomètres de Varsovie, cet arsenal va être le berceau de notre pistolet.

A gauche : Le Vis 35 avec culasse en position ouverte. Cette photo met en évidence le système de ressort récupérateur monté sur une tige guide, ce qui représente l’une des différences majeures avec le Colt 1911. A droite : Pistolet CZ28, cette arme a été pressentie pour devenir le pistolet réglementaire polonais. Le Vis 31 va irrémédiablement cesser cette étude.

Ce délai très court prouve l’habileté technique et industrielle des ingénieurs polonais

En 1929, le commandement de l’armée polonaise décide de moderniser et d’harmoniser l’arme de poing réglementaire. La première piste étudiée est l’acquisition de la licence de fabrication du pistolet tchèque modèle 28. Cette arme est directement inspirée du modèle Mauser. Une première étude met en évidence le coût important de cette opération et les problèmes de fiabilité de ce modèle. Une autre piste est alors envisagée : La création d’un nouveau type d’arme confiée à l’industrie nationale d’armement. L’ingénieur qui va être à l’origine du projet est Piotr Wilniewczyc.

Une arme de conception nouvelle

Dès les premières présentations du projet, la pertinence du prototype fait irrémédiablement abandonner l’étude du CZ28. Le premier prototype, le Wis 31, destiné au tir, est produit en 1931 soit à peine deux ans après le lancement du projet. Ce délai très court prouve l’habileté technique et industrielle des ingénieurs polonais. Piotr Wilniewczyc souhaite construire son arme en se reposant sur des systèmes déjà éprouvés. Il s’inspire dès lors de deux références en la matière, le Browning 1903 et le Colt modèle 1911, deux œuvres de John Moses Browning. Le calibre retenu est le 9mm Parabellum, qui présente le meilleur compromis poids puissance.

Le Vis 35 et le Colt 1911 vu de dessus. L’épaisseur est quasi similaire, cette vu accentue le mimétisme des deux armes.

Si le prototype présente une apparente similitude avec le modèle Colt 1911, la conception est cependant différente. En effet, le Wis 31 est un condensé des atouts des deux armes précitées. Si l’esthétique et les dimensions, ainsi que la platine rappellent le modèle Colt, la cinématique fait directement appel au Browning. Le fonctionnement est classiquement assuré par verrouillage du canon. La première différence majeure consiste en l’absence de biellette sur le canon, le déverrouillage est assuré par une rampe usinée sous ce dernier. Cette rampe permet d’abaisser le canon et ainsi libérer la culasse. Autre différence majeure, l’absence de bouchon de verrouillage du canon, cette arme ne présente pas de bague de guidage mais une tige guide comprenant le ressort récupérateur. Ces deux modifications vont fiabiliser l’arme, la biellette de verrouillage ne peut se bloquer ou se rompre puisqu’elle est inexistante. Le recours à une tige guide facilite grandement le démontage de l’arme, sans outillage particulier et accentue la précision.

Un prototype fiable

L’adoption officielle intervient en 1936, l’arme prend la dénomination officielle de Vis wz 1935

Le premier prototype s’avère d’une grande fiabilité. Dès les premières phases d’essais, l’arme tire plus de 6000 coups en ne présentant aucun problème ni aucune défaillance. L’appellation est également modifiée pour devenir Vis, qui signifie « pouvoir » en latin. Dès 1932, de nouvelles améliorations sont apportées à l’arme, sous la forme d’un levier de désarment et d’un rail de fixation pour une crosse additionnelle. L’adoption officielle intervient en 1936, l’arme prend la dénomination officielle de Vis wz 1935.

La production polonaise va s’étaler de 1936 à 1939, jusqu’à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne Nazie. On estime à 50 000 le nombre d’armes produites dans cette période. La production de cette arme sera reprise par l’occupant Nazi. Le manque d’armes de poings force l’Allemagne Nazie à faire feu de tout bois, en adoptant en partie les armes de poings des pays envahis (tels les pistolets PA1935A français adoptés sous la dénomination P35). Le Radom Vis 35 va donc continuer à être produit pour le compte de l’occupant en prenant également l’appellation P35… Pour des raisons de sureté visant à éviter le risque que des armes soient détournées par la résistance polonaise, la production va se faire sur plusieurs sites. Une partie des pièces de l’arme sera produite en Pologne, L’autre à Brno en Tchécoslovaquie. L’assemblage final sera effectué dans les usines Steyr en Autriche. Ces productions de guerre sont facilement identifiables aux marquages allemands. La fabrication a également été simplifiée, successivement les plaquettes en bois remplacent les plaquettes en matière synthétique et le levier de blocage de culasse disparaît purement et simplement. On estime que 350 000 pièces auraient été produites pour l’Allemagne.

A gauche : L’étui réglementaire polonais comprenant 2 chargeurs supplémentaires et une baguette de nettoyage. A droite : Marquages de la culasse. En premier plan les marquages réglementaires polonais. Refrappés par dessus, la dénomination P35 allemande.

Certaines armes arriveront jusqu’en France et en Grande Bretagne avec des combattants polonais réfugiés

D’autres variantes ont été étudiées par l’armée polonaise, comme la production d’un pistolet en 45 ACP, ou d’une version tirant en automatique avec un chargeur à grande capacité, comme le Mauser 96 Schnellfeuer. Ces études n’ont pas dépassé le stade de prototype. Le Radom Vis wz 35 sera réglementaire dès son adoption dans l’armée polonaise (terre et air). Lorsque l’armée allemande reprend à son compte la fabrication, les unités de la Kriegsmarine, la SS Polizei et la Waffen SS son équipées de cette arme. Certaines armes arriveront jusqu’en France et en Grande Bretagne avec des combattants polonais réfugiés.

Une arme rationnelle et performante

Le VIS est, comme ses contemporains, construit en acier. Les premières versions sont cependant réalisées avec une carcasse en alliage léger. L’arme est recouverte d’un bronzage noir de guerre, profond et extrêmement résistant. L’allure générale rappelle fortement le Colt 1911, le fonctionnement s’en inspire également. La platine est à simple action, le fonctionnement est assuré avec une culasse calée. Le déverrouillage du canon permet de libérer la culasse et d’assurer le cycle de fonctionnement. Le canon est dépourvu de biellette, c’est une rampe sous le canon qui assure le déverrouillage à la manière du GP35 de la FN HERSTAL. Le Radom repose donc sur deux mécaniques armurières particulièrement efficaces, les ingénieurs polonais ayant su prendre le meilleur de chaque modèle. Les dimensions correspondent à une arme de combat classique avec une longueur de 205mm pour une hauteur de 135mm. La largeur est de 32mm, le canon mesure 115mm avec une ligne de visée de 160mm. La masse à vide est de 1025gr.

A gauche : L’arme lors du démontage. La clavette de verrouillage de la culasse facilite grandement les opérations. A droite : L’arme sommairement démontée. L’opération est rapide et simple. Lors de remontage il faut cependant s’assurer du parfait alignement de ressort récupérateur sur le canon.

Les commandes de fonctionnement sont classiques, un arrêtoir de culasse sert à l’assemblage de l’ensemble canon culasse sur la carcasse. Le chargeur est libéré par un bouton poussoir positionné à hauteur du pouce sur le flanc gauche. Un levier de sécurité est présent sur le flanc gauche de la culasse, il permet de mettre l’arme en sécurité en rabattant automatiquement le chien. Cette sécurité permet également d’effacer le percuteur, permettant dès lors de porter l’arme en toute sécurité. Une troisième pièce sert à maintenir la culasse en position ouverte, ce levier est particulièrement pratique et efficace pour le démontage de l’arme. Comme sur le Colt 1911, une pédale de sécurité est disposée sur l’arrière de la crosse, sous le busc. Cette dernière, si elle n’est pas totalement enfoncée, neutralise le système de décrochage de la gâchette. Les plaquettes de crosses sont en caoutchouc durcit, elles sont de forme triangulaire et particulièrement enveloppantes. La hausse est montée sur queue d’aronde et peut être dérivée.

Le démontage est particulièrement simple et fiable

Les équipements destinés au port et à la maintenance du Radom sont constitués d’un étui en cuir avec une poche pour deux chargeurs et une baguette de nettoyage. Un étui simplifié a été adopté par l’armée allemande, ce dernier comporte un emplacement pour un seul chargeur supplémentaire.

Le démontage est particulièrement simple et fiable. Après avoir extrait le chargeur et vérifié que l’arme est déchargée, bloquer la culasse en position ouverte grâce au levier de manœuvre. Extraire la clavette de l’arrêtoir de culasse et libérer celle ci en abaissant le levier de verrouillage, être prudent et accompagner la culasse lors de cette manœuvre. Une fois la culasse déposée, extraire le ressort récupérateur et le canon. Le remontage s’effectue sans difficulté particulière en sens inverse. Cette simplicité de démontage et de maintenance est l’une des caractéristiques majeures d’une bonne arme de combat. A noter que pour extraire ou remettre en position la clavette d’assemblage, l’astuce consiste à tirer la tige du ressort récupérateur vers l’avant, diminuant ainsi la résistance de ce dernier.

A gauche : Vu sur l’éjecteur monté à demeure sur la carcasse. Tout simplement indestructible. Cette vue permet également de voir la pièce libérant le chien, juste sous l ‘éjecteur. A droite : Vu de la culasse ouverte, laissant clairement voir le canon et la tige directrice du ressort récupérateur.

La fiabilité de l’arme n’a d’égale que sa précision!

Dès la première prise en main, l’impression de solidité et de qualité est évidente. La masse de l’arme est parfaitement équilibrée et le pistolet pointe naturellement et instinctivement comme toute bonne arme destinée au combat. Les principales commandes de fonctionnement sont situées sur le flanc gauche, à portée de pouce. C’est parfaitement fonctionnel et efficace. Le levier de désarmement est aussi simple que fiable. Lors de son abaissement, une came fait rentrer le percuteur dans le canal de percussion, empêchant dès lors tout risque de départ du coup de feu. En position basse, ce levier agit directement sur la pièce libérant la gâchette, le chien est libéré et reprend sa position de repos.

L’arme objet de notre test est en très bon état, elle a pourtant un long passé historique. Il s’agit d’une fabrication 100% polonaise d’avant guerre, qui a probablement été saisie ou assemblée par les forces allemandes. Les marquages de contrôle et d’affectation ont été refrappés par dessus les marquages initiaux. Les surfaces ont gardé un bronzage correct, à peine éclairci sur les angles. La capacité du chargeur est 8 cartouches. Le fonctionnement est simple, l’arme comprend un nombre de pièces limité (moins d’une quarantaine). L’éjecteur est à demeure sur la carcasse, il est massif et à vrai dire quasiment indestructible!

A gauche : Eclaté du Vis 35, moins d’une quarantaine de pièces composent l’arme. A droite : Le levier de désarmement est activé, la clavette sort de son logement et le percuteur est mis en sécurité. Cette pièce vient directement appuyer sur la gâchette qui libère le chien.

La prise en main est excellente, peut être encore plus confortable que celle du Colt 1911. La forme en triangle est assez prononcée et assure une parfaite maîtrise lors des tirs. La pédale de sécurité s’efface naturellement et se fait totalement oublier. La prise de visée est correcte, mais très fine. Par grande luminosité il devient difficile d’ajuster avec régularité les tirs. Un deuxième point renforce également ce problème,, la hausse du Colt 1911 a un profil en «U ». Le Radom a lui une hausse en «V ».

Le résultat est au dessus de nos attentes

Pour nos essais, nous avons utilisé des munitions manufacturées Fiocchi 123 Grains FMJ. Plus d’une centaines de cartouches ont été tirées sans aucun problème de fonctionnement. Les manipulations sont aisées. Le recul est particulièrement doux, les étuis sont régulièrement éjectés à 2h à environ 2m de distance, ces douilles ne sont aucunement marquées et ne présentent aucune déformation.

Le point d’impact se situe à gauche du point visé, à environ 10cm. Une contre visée est donc nécessaire, la hausse n’ayant pas été déplacée dans le cadre du test. Après plusieurs séries de tirs dans différentes positions, le tir de précision a été réalisé en position calée sur un sac de sable, cible à 25m. La contre visée s’effectue en alignant les organes de visée à 3h du visuel. Le résultat est au dessus de nos attentes avec un très raisonnable 69/80.

gauche : Le groupement obtenu à 25m. A droite : L’arme recul en ligne, l’on aperçoit la douille à l’éjection.

Une arme peu fréquente sur les stands de tir

Cette arme marque une page de l’histoire polonaise prouvant si nécessaire que l’industrie de ce pays était largement à la hauteur des industries occidentales. Les établissements Frankonia ont vendu des Radom Vis 35 en petits lots il y a une dizaines d’années. Au détour des petites annonces un modèle est de temps à autre disponible, chez un armurier ou un particulier. La fiabilité et la précision de ce modèle le classe au même niveau que ces contemporains, allemands, belges ou américains. Le développement de TAR a permis de remettre à l’honneur un nombre important d’armes historiques, le Vis wz 35 peut y trouver une place de choix ! Cette arme est actuellement classée en première catégorie et nécessite les autorisations préfectorales ad-hoc. C’est avec regret que j’ai restitué cette pièce à son heureux propriétaire, j’ai rarement rencontré autant de bon sens dans une arme de ce type…

Avertissement

Cette étude porte sur une arme dont l’auteur dispose et n’est pas applicable à toute arme de même calibre. Seule la méthode est applicable en fonction de l’état de l’arme et des composants. L’arme dans son intégralité devra être vérifiée par un professionnel.

Sources : Gazette des Armes N°279 http://warrelics.eu www.armeetpassion.com Remerciements à François Grandjanin pour son aide technique et les prises de vues.

A l'Affiche, Pistolets

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picantin60@yahoo.fr

72 Réponses to “Essai du pistolet Radom Vis wz 35”

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