Essai du fusil d’infanterie 1822 T Bis

nov 04, 2010 97 Commentaires par picantin60@yahoo.fr

Depuis que le virus du tir m’a pris, c’est à dire très jeune, j’ai toujours eu un intérêt particulier pour les armes anciennes. Mon centre d’intérêt principal reste l’armement français et particulièrement celui de transition entre le 19ème siècle et le 20ème siècle. Il n’est pas simple de se limiter dans ses choix et ses recherches, tant de pièces présentant des caractéristiques intéressantes. Parfois  c’est à l’occasion d’une rencontre fortuite que germe un nouvel intérêt.  Je n’ai jamais été réellement passionné par les systèmes à percussion. Pourquoi je ne saurais le dire, obsolescence, contraintes et dangerosité de la poudre noire, bref ma rencontre avec le 1822 T Bis peut être qualifiée d’accidentelle. Un de mes amis m’a, il y a quelques mois, mis un 1822 T Bis dans les mains,  l’envie s’est immédiatement installée. Je me suis mis à la recherche immédiate d’un modèle similaire. Quelques semaines plus tard, j’ai  « déniché » mon propre fusil à percussion et j’ai basculé dans le coté obscure, celui de poudreux ! Avant tout propos, je rappelle pour les novices en rechargement que la poudre noire n’a pas du tout les mêmes caractéristiques et propriétés physiques que la poudre sans fumée. Premièrement elle n’est pas inflammable mais explosive et les règles de chargement ainsi que d’utilisation sont conditionnées par cette particularité. L’objet de cet article n’est pas d’initier le lecteur à la poudre noire, pour cela je le renvoie vers le manuel de Didier Bianchi  “Manuel de Tir à la Poudre Noire“.


Les deux armes utilisées lors des essais. A noter les différences de teintes des bois, et le fourreau
de baïonnette.


Ci-dessus, platine du modèle 1822 avant les modification T et T Bis. Notez le bassinet en laiton.

Commençons par présenter notre arme et l’historique du système 1822 T Bis. Au début du 19ème siècle, une des principales avancées technologiques dans le domaine de l’armement concerne les systèmes de mise à feu. En effet pendant plusieurs siècles, la mise à feu par silex a été la plus fiable et universellement adoptée.  Le remplacement du silex par une capsule détonante est une véritable révolution, permettant d’une part de fiabiliser les mises à feu et de simplifier l’emploi sur le terrain. Cette transition s’est faite sur une période relativement rapide, tant le nouveau procédé présente d’avantages. Conséquence directe, un nombre important d’armes à silex en bon état voir totalement neufs sont devenues obsolètes. L’abandon ou la destruction de ces armes étaient impossible en regard de la perte financière considérable et d’une diminution importante de l’arsenal réglementaire. En parallèle aux armes neuves produites à percussion, un nombre considérable de fusils à silex vont être convertis au nouveau système. Plusieurs méthodes de transformations ont été testées dès 1840, mais ayant pour principales défauts d’affaiblir l’arme ou de n’être pas viable économiquement.


Platine du fusil modifiée T. Le marquage de la Manufacture Royale de Tulle est clairement visible. Une pièce métallique est venue combler l’emplacement du bassinet. L’ajustage et la finition de la platine sont remarquables pour une arme à vocation militaire. A l’extrême droite de la platine, la gâchette est visible.

C’est en 1841 que le principe de transformation définitif est adopté. Le mode opératoire a été établie par le Capitaine ARCELIN. Comme  33 ans plus tard avec les conversions de fusils Chassepot en système Gras, c’est la solution la plus simple qui s’est avérée être la plus fiable et la moins couteuse. Les armes à silex du type 1822 (mais d’autres également),   vont donc repasser en Manufactures afin d’être modifiées à percussion. Si quelques variantes existent, nous pouvons cependant décrire le mode opératoire suivant :

L’ensemble canon et culasse ne subit pas de modification.  Le passage à la percussion nécessite la neutralisation du système à silex, l’ancienne lumière est bouchée et une masselotte portant la nouvelle cheminée est montée sur le canon. Le chien est changé, les mâchoires porte silex laissent la place à une masse percutante, l’emplacement du bassinet sur la platine est masqué par adjonction d’une pièce métallique soigneusement ajustée. Fait important que Jean BOUDRIOT souligne dans son ouvrage, les canons ont légèrement été réalésés dans une optique stratégique ! En effet, en cas de conflit notre armée peu utiliser des balles d’un calibre légèrement supérieur prise à l’ennemi, l’inverse étant naturellement impossible.

Le marquage du millésime du canon est présent près de la masselotte. A noter que cette dernière est prise de forge. L’indication du calibre apparaît sur l’autre pan du canon, 18mm.

Le fusil devenu 1822 T (T pour transformé) va connaître en 1860 sa dernière transformation réglementaire afin de le doter des dernières avancées techniques, en l’occurrence le canon rayé. Les modèles dit de Grenadier seront également raccourcis afin de standardiser les armes. Cette ultime transformation prendra l’appellation de 1822 T BIS (bis pour deuxième transformation).  L’inscription T bis apparaît sur le bouchon du culasse. Ainsi des armes ayant commencées une carrière militaire au début de 19ème siècle seront encore actualisées et en service jusqu’au conflit Franco Prussien de 1870. Notons que le millésime initial de l’arme est encore visible sur la queue de culasse, sauf si cette dernière a été changé au cours d’un des passages en Manufacture, laissant dès lors que le marquage du type. Le calibre est normalisé à 18mm. La baguette va être également modifiée, prenant la forme d’un méplat.


Les rayures obtenues par boyaudage sont culasse, le modèle est refrappé « T Bis » remplacée lors d’une transformation.

L’arme faisant l’objet de cet article est donc un vénérable ancêtre de cette période, qui ne peut cependant pas être clairement identifié. En effet, d’une part l’arme n’est pas au numéro et sa composition ainsi que le marquage des pièces laissent à penser que ses transformations ont toutes un caractère réglementaire. En premier lieu, la platine est originellement à silex, la transformation T est bien visible, l’emplacement du bassinet ayant été comblé par une pièce usinée. Cette dernière indique comme provenance la Manufacture Royale de Tulles. La crosse possède un macaron de réception et de contrôle de Mutzig, la date de réception n’étant plus lisible. La joue initialement présente sur la crosse a été supprimée, on peut conclure que la mise en bois a été refaite lors d’une des transformations. De même, le fut a été raccourci, après démontage l’on constate la présence d’un ancien emplacement destiné au ressort de garniture. La crosse était initialement celle d’un fusil de grenadier, raccourcie lors de la transformation de 1860. Le canon ne porte plus de millésime initial et le fait que la masselotte soit directement dans la masse (prise de forge) indique que ce dernier a été remplacé lors de la dernière transformation (le canon initial ne devant plus être suffisamment intègre pour accepté la mise en rayures). Le flanc droit du canon près du bouchon de culasse porte l’inscription 1860, tout les poinçons de contrôles sont présents. Notre arme a donc un vécu particulièrement « riche » puisque une partie de ces composants ont été échangés lors des diverses transformations en Manufacture. Le canon a été rayé, plus précisément boyaudé puisque les rayures ont été obtenues par un reforage du canon. Elles présentent une profondeur de 0,2mm et sont au nombre de 4. L’alésage indiqué sur le canon est de 18mm. Notre fusil mesure 1421 mm hors baïonnette pour un canon de 1029mm. Le poids à vide est de 4,080 kg.


La mise en bois est précise et parfaitement modèle dit « de grenadier ». Lors de la déplacée de quelques centimètres.

Réglementairement deux balles sont généralement associées au fusil 1822 T Bis. La balle type 1857 de 17mm de diamètre pèse 32 grammes. Elle a une forme ogivale avec un méplat. A sa base un évidemment pyramidal assure son extension dans le canon sous l’effet de la pression de combustion de gaz. Un problème majeur était rencontré sous la forme d’incidents liés à l’arrachement de la jupe du projectile. C’est pourquoi un nouveau projectile est mis au point dès 1863, mesurant 17,2mm pour un poids plus conventionnel de 36 grammes. Cette nouvelle balle corrige les défauts de la précédente et donne satisfaction. Les charges de poudre usuelles pour les fusils d’infanterie étaient de l’ordre de 4,5 grammes.

Je renvois les lecteurs intéressés vers l’œuvre de Jean BOUDRIOT pour l’illustration des armes et projectiles et également sur l’excellent site d’un collectionneur belge www.littlegun.be. On apprend d’ailleurs sur ce dernier le rechargement classique de ces munitions en confectionnant une cartouche en papier, instructif et pertinent.


La cartouche modèle 1863 avec sa charge de poudre. Macaron de crosse indiquant la production MUTZIG.

Pour nos essais, nous avons avant tout voulu privilégier la précision et le confort de tir, à la duplication de charges militaires. Tout nos essais ont eu lieu à la distance de 50 mètres sur une cible C50. Après avoir essayé plusieurs type de projectiles issus de moules anciens nous avons sélectionné  3 balles. Premièrement deux balles coulées par un de nos collègues. Une balle ronde de calibre 17,5mm de 33 grammes provenant du moule Lee en calibre 69. La seconde balle est une slug habituellement destinée au armes de chasse issue d’un moule Lee également et mesurant 17,6mm de diamètre et 23 grammes. Pour ces deux projectiles un plomb relativement mou  a été utilisé.

L’autre projectile est une balle ronde en plomb durcit de marque H&N de 34 grammes.

La poudre correspondant le mieux au standard de l’époque par sa vivacité et sa volumétrie est la Mousquet Tir de la SNPE. Relativement flexible et ne générant pas un encrassage excessif . Notons que certaines tables recommandent l’usage de la PNF2, notamment Vectan, mais cette poudre étant beaucoup plus vive que la Mousquet Tir, nous nous sommes cantonnés à cette dernière.


Illustration des projectiles et calepins utilisés pour les tests. La balle de type slug associée au calepin pillow se met en place sans forcer. Le calepin recouvre la quasi totalité du projectile.

Pour les tirs plusieurs types de calepins en calibre 69 ont été employés. Des calepins secs  de marque PEDERSOLI en coton, des calepins en cotons épais et pré graissés Thompson Center pilow patchs et enfin des calepins maison découpés dans de la toile de coton. A noter que pour les calepins secs, une graisse réalisées à partir de suif et de paraffine a été réalisée. Lors des essais nous avons nettoyé les canons tous les 5 tirs, avec un mélange d’eau et de dégraissant. Le séchage à été réalisé à l’alcool à bruler.

Pour le novice que je suis, je dois reconnaître que notre arme ne pose pas de problème majeur. Les projectiles étant légèrement sous calibrés, c’est le calepin qui fait contact avec les rayures, d’où une grande fluidité au chargement. Il est nullement nécessaire de forcer le projectile, néanmoins après le tir de plusieurs charges, l’encrassement rend le chargement plus difficile, nous avons pu observer des déchirements de calepins avec les difficultés qui en découlent. Le nettoyage du canon est donc fortement recommandé après le tir de plusieurs charges.

La mise à feu n’a jamais été mise en défaut, il faut dire que lorsque l’on compare les cheminées de notre fusil et celle des modèles commerciaux, il y a un sacrée différence dans les tolérances, notre lumière faisant presque 2mm de diamètre. Inutile de préciser que l’inflammation est importante et que malgré l’encrassement, les mises à feu sont constantes.


Détail de la fixation de la baïonnette, le système se verrouille par une virole montée dernière. Illustration de deux types de crosses, en haut la crosse d’origine à conservée réglementaire, en dessous la remise en bois n’a pas conservé cette particularité.

Les départs sont francs et le recul est sec mais modéré. Le tir est particulièrement agréable, il faut dire que la poudre noire à l’air libre occasionne une détonation très plaisante à l’oreille avec un panache de fumée remarquable ! Les enchainements se succèdent et n’occasionnent aucune appréhension pour le tireur. Cependant, il faut souligner que le poids de départ et la course de détente ne correspondent pas à ce que l’on peut imaginer. En effet il faut presque 10 kg d’action sur la queue de détente pour libérer le chien, la masse percutante étant elle même massive, il s’en suit une vibration importante.  La prise de visée est relativement correcte mais nécessite une réelle attention. La planchette faisant office de hausse est largement ouverte en arc de cercle, le guidon relativement fin est lui directement sur la capucine. En fonction de la luminosité il devient difficile, voir impossible de correctement ajuster son tir. Disons qu’un ciel nuageux convient parfaitement à équilibrer les contrastes. A cinquante mètres, le visuel de la C50 s’inscrit presque parfaitement dans la hausse, ce qui assure une aide à la visée non négligeable.

Dans nos différents tests nous avons souvent indiqué que nos armes ne tiraient pas au point visé, dans ce cas précis, bonne surprise, la prise de visée s’effectue plein centre ! Comme évoqué ci-dessus, différents paramètres nous compliquent la tâches, même posé sur notre sac de sable, il est difficile de produire des groupements réguliers. Le poids du départ et le choc vibratoire lié à la masse percutante en sont les principaux responsables. Il est possible sur plusieurs dizaine de coups de déterminer une fréquence d’impact et d’établir des groupements moyens. Pour illustrer nos tirs, nous présentons la photo d’un des groupements les plus significatifs, puisque obtenu avec le tir de seulement quatre cartouches. Tout au long de nos essais, nous avons tiré environ une centaine de charges , soit une cinquantaine de balles type Slug, le reste en balles rondes, coulées ou manufacturées. Avec les deux types de projectiles nous obtenons des résultats très homogènes, l’emploi de calepins pré-graissé de type pillow confirmant ces résultats.


Le tir des plus forte charges génère une flamme pour le moins impressionnante, niveau de la cheminée s’explique par le diamètre de cette dernière. La cible présente notre meilleur groupement obtenu à 50m.

S’il est possible de régulièrement toucher la cible, il ne faut pas à mon sens chercher le maximum de précision avec cette arme. S’agissant d’une arme d’infanterie destinée soit aux tirs de salves, soit aux tirs de courtes distances, elle convient parfaitement à un tir de loisir. L’intérêt essentiel pour le tireur est de pouvoir faire revivre une arme historique et non pas une réplique. Les sensations sont différentes, s’agissant d’une partie de notre histoire militaire qui reprend vie ! J’estime après avoir fait ce test avoir ressenti beaucoup plus de plaisir au tir qu’à la simple exploitation des résultats, le fait de présenter cette arme sur une manifestation de TAR ou sur une démonstration en stand permet d’attirer l’attention sur notre patrimoine. Durant nos tests, de nombreux tireurs ont eu l’occasion de tester nos fusils, la plupart n’étaient pas collectionneur ni utilisateurs de poudre noire. Ce fut à la fois l’occasion d’un baptême et d’une illustration historique.

Sources : Armes à feu françaises modèles réglementaires 1833 – 1918 par Jean Boudriot.

http://www.littlegun.be/arme%20francaise/collection%20fusils/a%20a%20collection%20fusils%20tir%20fr.htm

Avertissement

Cette étude porte sur une arme dont l’auteur dispose et n’est pas applicable à toute arme de même calibre. Seule la méthode est applicable en fonction de l’état de l’arme et des composants. L’arme dans son intégralité devra être vérifiée par un professionnel. Il en va de même pour le projectile et la charge de poudre. Tout rechargement doit être élaboré à partir de tables SNPE, via la méthode consistant à partir de charges minimales et de progresser par paliers.

Merci à Yoanne Martin pour la fourniture des projectiles et Laurent Bocquery, grâce à qui j’ai découvert cette arme et qui m’a accompagné durant tous les essais.

Remerciements également à JM Riomet du site http://www.jmpcollectarmes.fr , pour la fourniture de cette arme.

A l'Affiche, Carabines

A propos de l'auteur

picantin60@yahoo.fr

97 Réponses to “Essai du fusil d’infanterie 1822 T Bis”

  1. krieger guy dit:

    bonjour,
    auriez vous des éléments sur le fusil d’essai calibre 11 appelé “carabine de vincennes ” canon rayé fabriqué à fort peu d’exemplaires ayant précédé le chassepot.à un an près et donc abandonnée.
    cette arme a je crois été donnée à titre d’essai aux régiments de chasseurs alpins.en 1865 ou 66.
    en vous remerciant.
    cordialement.
    gk

  2. gillot alain dit:

    Bjr messieurs heureux de voir que vous avez osé utiliser un fusils
    de 1822 ( en particulier un T bis ), je ne connais pas les cotes
    du canon de votre (vos) armes, pour un canon neuf il est de 18,1
    celui que j’ai utilisé sur littlegun.be a un canon neuf et miroir au niveau de celui – ci – j’indique que pour arriver a tirer correctement et relativement loin – il faut utiliser les projectiles adaptés, en soit des ogives a jupe creuse de type MINIE. Pour ce qui est de la
    charge commencer a une distance de 20 ou 25m sur une cible de type c50 – vu la conception des rayures, si la vitesse de sortie de
    balle est faible, le projectile ira à gauche du point visé – donc monter progressivement la charge – dans les essais que j’ai fait
    on peut arriver a dépasser les 5 grammes, la base démarrant à
    4,5 gramme avec la dite ogive ( dans le temps on trouvais ce type de moule au HUSSARD ) je n’utilise que le papier de la cartouches pour le bourrage comme à l’époque – sur le site vous pouvez tous ses renseignement – vu ce que j’ai obtenu en tir debout lors d’essais se sont de tres bon fusils pour l’époque – car il faut se mettre dans le contexte des années 1860 pour faire un comparatif – à titre informel on ne fait pas mieux avec un 577 – seul un sharps en 458 tient la dragée haute coté distance a un T bis ou Enfield
    cordialement
    si vous voulez me joindre vous avez mon mail
    cordialement

    INFO L ADRESSE LITTLEGUN.BE n’est plus valide
    @lain

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